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Retour sur des finales exceptionnelles à Arco, avec deux Marseillaises!

La Marseillaise a retenti dans le village d’Arco! Quoi de mieux pour les grimpeurs français que de chanter l’hymne national à deux reprises: d’abord pour la vitesse, et ensuite pour la difficulté?!

Retour sur cette soirée italienne, aux couleurs françaises…

Les finales femmes de la coupe du monde de difficulté:

Honneur aux dames ce soir, qui ouvre les finales de la 5ème coupe du monde de difficulté de la saison. Le mur de droite leur est entièrement réservé et depuis le bas, on sent que les ouvreurs, emmenés par le chef Vincent de Girolamo, se sont amusés à insérer quelques mouvements de bloc sur ce long mur de difficulté.

8 grimpeuses sont présentes ce soir, et c’est l’une des grandes favorites qui s’élance la première: Jaïn Kim. La coréenne ne déroge pas à son habitude: elle propose au public italien une grimpe lente, aux mouvements assurés. Elle avance bien dans la voie et finira par chuter à la sortie du toit, à seulement 2 secondes de se faire arrêter par le temps.

Mais voilà que derrière elle, c’est l’hécatombe! Toutes les grimpeuses se font piéger à la mi-voie dans un crux difficile à négocier: une série de quatre grosses pinces fuyantes disposées en traversée. Une section qui fera échouer Mathilde Becerra, Mina Markovic, Yuka Kobayashi, Anne-Sophie Koller et même la talentueuse tornade slovène Janja Garnbret. Pire encore, Julia Chanourdie, se fait avoir sur un mouvement situé quelques prises en dessous.

La dernière concurrente à s’élancer est la seule à avoir enchaîné la voie de demi-finale. Anak Verhoeven rêve d’une première victoire en coupe du monde, après de multiples finales dans sa jeune carrière. Elle l’attend cette victoire, après cinq deuxième place en coupe du monde et autant de troisième place. Mais ce soir, elle aura été bluffante! Anak ne commet aucune erreur, tout en ayant une grimpe rapide. Elle dépasse le fameux crux et se retrouve quelques secondes plus tard accrochée à la prise finale de cette voie! Son rêve se concrétise, elle vient de remporter sa première coupe du monde de difficulté de la plus belle des manières: la belge ne sera pas tombée une seule fois du week-end!

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Je ne pense pas qu’il y ait de secret, j’étais simplement plus relâchée que sur les autres compétitions. Pourquoi étais-je plus relaxée? Peut-être parce que j’ai appris quelque chose de nouveau à Imst: ça n’aide vraiment pas d’être stressée! J’ai vraiment essayé d’être moi même et d’aborder cette voie comme si c’était une voie à l’entraînement. »

Les finales hommes de la coupe du monde de difficulté:

Quelques secondes plus tard, les visages se tournent vers la gauche. La voie des hommes semble plus homogène. Pas vraiment de pas de bloc ou de crux. Le secret pour arriver au sommet? Être capable de garder suffisamment d’énergie pour la dernière partie de la voie.

Difficile quand le début de voie est si exigeant… Sebastian Halenke s’élance le premier. Comme à son habitude, il grimpe efficacement: pas de temps mort, l’allemand avance jusqu’à n’en plus pouvoir, une quinzaine de mouvements sous le top.

Au tour maintenant de la légende tant attendue, Adam Ondra! Il avouait dès les qualifications ne pas être dans un état de forme optimum. Pourtant, pour sa première compétition internationale de l’année, il parvenait à se qualifier parmi les 8 meilleurs du monde. Mais cette fois-ci, le tchèque se fera emporter par la gravité avant d’atteindre la fin de la voie. Il dépasse de quelques prises la verticale limite fixée par Sebastian avant lui, avant de tomber, rattrapé par la fatigue.

C’est d’ailleurs sur ce même mouvement que chutera un autre favori du week-end, Domen Skofic. Le slovène ne remportera pas une troisième coupe du monde d’affilée ce soir et devra se contenter de la 4ème place.

Qui donc peut bien se charger de remporter cette coupe du monde mythique, ici à Arco? Le jeune russe Dmitrii Fakiryanov? Pas cette fois-ci, mais en tout cas, il monte tout de même sur son premier podium international, devançant de trois prises Adam Ondra et Domen Skofic.

Jakob Schubert a déjà brillé sur le mur à Arco. Fidèle à lui même, il ne commet pas d’erreur dans la première partie de la voie, et semble avoir gardé en réserve un peu plus d’énergie que les autres jusque là. Mais il finit par tomber à quelques prises de la fin, emporté dans son élan.

Reste enfin le dernier finaliste à s’élancer, celui qui a été le meilleur en demi-finale en étant le seul à toper la voie, le chamoniard Romain Desgranges. Il s’élance, mais commet une petite erreur sur un gros volume sphérique, qui pourrait vite lui coûter cher en énergie. Et en effet, ses coudes se lèvent déjà quelques secondes après… Heureusement, et c’est là le mental de Romain Desgranges, il parvient à se battre contre l’acide lactique et trouve une position de repos. Quelques délayage de bras plus tard, il  s’attaque à la seconde partie. Mouvement après mouvement, Romain avance et se bat. Il finit par chuter au même endroit que Jakob. Incontestablement meilleur lors des demi-finales, le voici qu’il remporte la deuxième coupe du monde de sa carrière, ici en Italie.

Quoi de mieux pour se mettre en confiance que de gagner une coupe du monde à quelques jours à peine des championnats du monde de Bercy? Un résultat qui est donc de très bon augure pour le chamoniard!

Son run de finale à revivre en vidéo:

  • Le classement complet des finales:

 

  • Les podiums:

 

Une Marseillaise, c’est bien… Mais deux c’est mieux! La victoire de Romain Desgranges en difficulté a été accompagnée d’une autre victoire ce soir: celle d’Anouk Jaubert en vitesse, qui en a profité pour marquer l’histoire des compétitions de vitesse.

Retour sur les finales de la coupe du monde de vitesse:

Chez les hommes, Bassa Mawem semblait bien en forme ce week-end. Après avoir signé le troisième meilleur temps lors des qualifications, il est le seul à passer sous la barre des 6 secondes en 1/8. Le champion de France en titre gagnera tous ses duels jusqu’en demi-finale, où il s’incline.

Mais tout n’est pas perdu pour Bassa, qui affronte le local de l’étape Leonardo Gontero en petite finale, pour la médaille de bronze. Le français prend rapidement l’avantage sur l’italien et saute sur le buzzer avant lui. 
C’est donc un premier podium pour Bassa Mawem cette saison! La première place revient au polonais Marcin Dzienski qui l’emporte en 5″76 face à l’ukrainien Danyil Boldyrev.

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Chez les femmes, Anouck Jaubert voulait tout mettre en place pour remporter une troisième coupe du monde d’affilée cette saison, après Chamonix et Villars et ainsi conforter son avance au classement général. Tout comme Bassa, elle signe le meilleur temps des 1/8 de finale. Elle remporte ensuite son duel en 1/4 puis en 1/2. La voici donc en finale une nouvelle fois cette année, aux côtés de la redoutable russe Iuliia Kaplina, seule femme à être passée sous la barre des 8 secondes aujourd’hui. 

Le duel s’annonce serré, pourtant Anouck Jaubert prend un très bon départ. Elle s’envole en début de voie, obligeant Iuliia à prendre des risques et à commettre la faute. La russe chute, alors qu’Anouk est déjà sur le buzzer, victorieuse pour la troisième fois d’affilée cette saison! Une performance historique en coupe du monde de vitesse!

C’est complètement incroyable, je n’arrive pas à y croire! Je suis tellement contente, car la compétition n’a pas été facile pour moi, je n’avais pas de bonnes sensations ce matin donc c’est vraiment au mental que j’ai gagné. »

 

Le week-end n’est pourtant pas fini à Arco. Ce dimanche, place au Rockmaster Festival et ses traditionnels duels. Les finalistes de la coupe du monde de difficulté ont été invités à participer à cette épreuve de rapidité en difficulté, un moment devenu culte du Rockmaster d’Arco.

Une compétition de bloc aura également lieu, le KO Boulder Contest, avec là aussi des règles du jeu propres à cette compétition: 4 blocs ont déjà été travaillés par les grimpeurs invités. Après chaque bloc, le moins bon compétiteur sera éliminé.