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Katherine Choong, première suissesse dans le neuvième degré !

© Rainer Eder

Hier, nous vous annoncions que Katherine Choong réalisait « Tornado Power » à Gimmelwald, son huitième 8c.

Aujourd’hui, c’est encore la jeune suissesse qui fait parler d’elle, enchaînant cette fois-ci « La Cabane au Canada », son tout premier 9a.

« La Cabane au Canada » est une voie très déversante d’une trentaine de mètres, qui se situe sur le site de Rawyl, au coeur des montagnes suisses, à plus de 1700 mètres d’altitude. Une voie qui avait notamment fait parler d’elle en 2013, puisqu’il s’agissait du premier 9a enchaîné à vue par Adam Ondra.

Hier soir, la magie du dernier run a opéré pour Katherine Choong. Cette magie, que tous les bloqueurs et falaisistes connaissent bien. Celle qui rend possible un enchaînement lors du dernier essai, du dernier jour de son trip.

À la tombée de la nuit, juste avant de remballer ses affaires, Katherine décide de mettre un ultime run dans la voie. Alors que quelques heures avant la pluie s’invitait et que la fatigue s’accumulait, elle parvient à enchaîner le mouvement aléatoire en fin de voie, qui lui avait causé tant de difficultés jusque-là et clippe quelques secondes plus tard le relais de son premier 9a.

© Rainer Eder

Il s’agit de la deuxième ascension féminine de cette ligne, après celle de Julia Chanourdie il y a dix jours, qui déclarait avoir repris du plaisir en escalade à travers cette voie.

Katherine, qui s’était fixée comme objectif d’enchaîner un 9a cette année, devient la première grimpeuse de son pays à atteindre cette cotation. De bon augure pour elle, qui prendra le départ des Championnats du Monde d’Innsbruck dans deux semaines.

  • Voici ses impressions:

Un de mes buts cette année en falaise était d’enchaîner un 9a. Après être tombée deux fois au sommet d’Era Vella au printemps passé, j’ai décidé de m’attaquer à un projet plus proche de la maison, au Rawyl, une magnifique falaise en Valais. J’y avais fait un tour l’année passée mais ne parvenais pas à faire un des mouv’ tout en haut de la voie, un mouvement loin pour les naines aux bras de T-Rex comme moi.

Mais cette année, m’étant entraînée beaucoup plus en bloc pour les compétions internationales, j’arrivais enfin à passer ce fameux crux, mais de manière hyper aléatoire, et continuais de tomber encore et encore à ce mouvement dynamique dans l’enchaînement. Ayant d’autres projets pour l’automne, notamment les championnats du monde en septembre, c’étaient mes derniers essais dans la voie avant un bon moment.

Mais c’est là que la magie de la dernière chance a fait son effet. Pourtant la journée avait plutôt mal commencé. Une belle rincée en fin d’après-midi, la fatigue du 4ème jour de grimpe dans les bras, mal à la peau et aux doigts, bref pas mal d’excuses pour ne plus vraiment y croire.

Mais dans ma 2ème montée de la journée, les mouvements me paraissent étonnement plus faciles. Juste avant la nuit, je décide donc de mettre un 3ème et dernier run de la journée persuadé que ça allait faire. J’arrive au sommet de la voie, fais le mouv’ dynamique et clippe enfin le relais dans la pénombre.

Publié le : 22 août 2018 par Nicolas Mattuzzi

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