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Incroyable ! Après plus de 15 ans de Coupe du Monde, Gabriele Moroni remporte l’or pour la première fois !

Les yeux fermés Gabriele Moroni extériorise sa joie ! Il tient fermement des deux mains la dernière prise du dernier bloc de finale à Tokyo.

Durant ces quelques microsecondes, sa carrière de grimpeur défile dans sa tête. Une première participation à une Coupe d’Europe minimes en 2001, il y a déjà plus de 17 ans. Puis, une première Coupe du Monde en 2004, avant un premier podium en 2007 lors d’une Coupe du Monde de bloc qui se déroulait en Italie. Suivirent plus d’une cinquantaine de Coupes du Monde, sans jamais parvenir à monter sur la première marche du podium.

Avant cette année, Gabriele n’avait pas été en finale depuis 2009. Voilà donc presque dix ans que l’italien n’avait pas été en finale d’une Coupe du Monde. Imaginez un peu ! S’entraîner dur toute l’année, puis faire le tour du monde des compétitions toutes les saisons, sans parvenir à décrocher une médaille, ni même à entrer en finale.

Il n’a jamais lâché. La motivation ne l’a jamais quittée. Alors aujourd’hui, quand pour la première fois de sa carrière il est le meilleur, sa joie s’extériorise.

Le sourire aux lèvres Gabriele redescend du bloc. Il apprécie le moment. Enfin, à 30 ans, il vient de remporter sa première médaille d’or !

Retour sur ces finales, où le suspense était plus que jamais au rendez-vous.

Bloc 1

C’est quasiment dès le premier bloc que la victoire s’est jouée. Il ne le savait pas encore, mais en étant le seul grimpeur à enchaîner ce bloc, il allait monter sur la plus haute marche du podium quelques minutes plus tard.

Dernier compétiteur à s’élancer suite à sa première place en demi-finale, l’italien est impressionnant. Alors que tout le monde chutait un à un dans cette dalle, n’atteignant même pas la prise de zone (excepté pour Jongwon Chon), Gabriele arrive au pied du mur et n’aura besoin que de deux essais, deux essais seulement avant d’être suspendu à deux mains sur la prise finale.

Une belle longueur d’avance était déjà prise par l’italien… même si tout restait encore possible !

Bloc 2

Et c’est justement le bloc 2 qui nous rappelle que dans une finale de Coupe du Monde de bloc, tout est possible. On change complètement de style, avec cette fois des mouvements beaucoup plus acrobatiques. Il faut faire parler la force au milieu de tous ces volumes et surtout, gainer dans ce dernier mouvement. Car ce plat si fuyant en guise de prise de fin en enverra plus d’un au tapis.

Cette fois, c’est au tour de Jongwon Chon de faire le spectacle. Lors de son deuxième essai dans le bloc, il réussit à tenir sur cette dernière prise, comme si ce n’était qu’une formalité pour lui. Il sera alors le seul à valider ce bloc. Les cartes étaient redistribuées.

Bloc 3

Nouveau bloc et de nouveau qu’un seul top ! Cette fois, c’est au tour du japonais Rei Sugimoto d’être le seul compétiteur à enchaîner. Le scénario de ces finales devient alors incroyable: trois blocs, trois tops seulement, par trois grimpeurs différents.

Gabriele Moroni s’approche pourtant tout près de la dernière prise. Mais au moment de donner l’impulsion pour aller la chercher, son pied zippe. C’est ce qui arrivera aussi à Tomoa Narasaki et Alexey Rubstov, qui se feront mettre au tapis par cette micro prise. Jongwon perd son avance, n’arrivant pas atteindre la prise de zone.

Bloc 4

Difficile donc de savoir qui peut gagner à l’approche du dernier bloc de la compétition et les possibilités sont multiples. C’est dans un bloc de nouveau très physique et délicat, demandant une extrême précision dans ses mouvements, que tout va se jouer.

Le coréen Jongwon Chon n’en vient pas à bout, n’attrapant pas la prise de zone.

En revanche, si Tomoa Narasaki, l’avant-dernier grimpeur à s’élancer le sort à vue, il peut mettre la pression sur l’italien, qui n’aura d’autres choix que de valider la prise de zone pour l’emporter. Et c’est un bloc qui correspond parfaitement au style du japonais, qui donnera le meilleur de lui pour l’enchaîner à vue, sous les applaudissements du public.

À quelques minutes de la fin du week-end, Tomoa Narasaki inverse alors la tendance. Alors que Gabriele menait les finales depuis le début, le japonais s’empare de la tête du classement ! Quel scénario de dingue.

Gabriele Moroni arrive donc face au mur sachant qu’il n’a d’autres choix que de valider cette prise de zone. Son mental est mis à rude épreuve. Il en a tant rêvé de cette médaille d’or… Comment peut-elle lui échapper si près du but ?

Dans la salle, la pression est à son comble. L’italien quitte le sol, et parvient à serrer cette prise de zone.

Pour couronner le tout, il montera jusqu’au sommet du bloc, l’enchaînement alors à vue. Il l’a fait ! Il vient de remporter sa première Coupe du Monde !

« C’est incroyable ! Ça m’a demandé plus de quinze ans ! J’ai été proche de la victoire à deux reprises. J’étais tout prêt, mais à chaque fois il m’a manqué quelque chose pour gagner. Aujourd’hui, après dix ans sans finale, j’ai réussi à être le meilleur.

Dans le dernier bloc, je savais que Tomoa l’avait enchaîné au premier run et qu’il me fallait la zone absolument pour gagner. Et là, je ne sais même pas ce qu’il s’est passé… C’est fou ! Attraper cette dernière prise c’était un moment irréel

Grâce à son enchaînement du dernier bloc à vue et ses 3 zones de validées, c’est Tomoa Narasaki qui repart avec la médaille d’argent, montant sur son troisième podium cette saison.

Enfin, son compatriote Rei Sugimoto s’octroie la médaille de bronze. Notons que sur les 12 finalistes hommes et femmes de cette Coupe du Monde, six étaient japonais. Sur les six médaillées distribuées lors de la cérémonie de récompense, ils sont quatre japonais à s’être fait décorer: Akiyo Noguchi d’or, Miho Nonaka et Tomoa Narasaki d’argent, et Rei Sugimoto de bronze.

Enfin, il est intéressant de remarquer que cinq Coupes du Monde ont déjà eu lieu cette saison et que c’est à chaque fois un nouveau grimpeur qui a remporté l’or.

D’abord Jernej Kruder, à Meiringen. Puis Tomoa Narasaki une semaine plus tard à Moscou, suivit de Kokoro Fujii à Chongqing et Alex Khazanov à Tai’An. Aujourd’hui, c’est Gabriele Moroni qui s’impose… Qui sera le prochain ?