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Jonathan Siegrist enchaîne le monstrueux 9b de 80 mètres « Jumbo Love »

© Cameron Maier

Passer plus de 50 minutes dans une voie, c’est long… D’autant plus quand c’est un 9b ! Pourtant, c’est à peine si Jonathan Siegrist a eu les bouteilles en descendant de « Jumbo Love ». « Les prises sont plutôt bonnes, c’est juste de gros mouvements, très physiques. Certes, c’est long, très long, mais cette voie est typée bloc je trouve. Ce n’est pas une pure voie d’endurance comme ses voisines outre-Atlantique d’Oliana. »

Après plus d’une vingtaine d’essais, le grimpeur américain Jonathan Siegrist est venu à bout de « Jumbo Love », 9b, dont il signe la troisième ascension. Cette voie énorme de près de 80 mètres fut libérée par Chris Sharma il y a 10 ans déjà. À l’époque, c’était le premier 9b confirmé du monde.

Pendant près de sept ans, personne n’arrivera à clipper de nouveau le relais decette ligne monstrueuse, jusqu’en 2015, quand Ethan Pringle réussit l’ascension, signant la première répétition. Il n’aura pas fallu attendre sept ans de plus pour qu’une nouvelle ascension ait lieu. Après un mois d’effort acharné, Jonathan Siegrist est devenu le troisième américain à en venir à bout.

« J’ai essayé pour la première fois la voie en avril 2016. Elle était bien trop dure pour moi à l’époque. J’ai dû passer dix jours à l’essayer et en toute honnêteté, je n’ai jamais eu la sensation que je pouvais l’enchaîner. Je suis donc passé à autre chose, mais elle est tout de même restée dans un coin de ma tête. »

Passé à autre chose signifiait tout de même enchaîner quelques voies les plus réputées du monde comme « Pachamama » 9a+/b, « Joe Mama » 9a+ ou encore « Chaxi » 9a+.

Finalement, il y a deux mois, Jonathan retourne à Vegas et renoue avec la voie.

 « Contrairement à Chris, Ethan et Alex Megos, qui était là il y a quelque temps pour essayer la voie, le crux principal qui me faisait chuter n’était pas celui en fin de voie, mais un autre, situé plus bas, où il faut caler une lolotte depuis un mono-doigt. D’une part, ma taille ne m’avantage pas dans ce genre de mouvement, d’autre part, je suis moins bloqueur que les trois autres.

 Le jour de l’enchaînement, je suis tombé dans ce crux lors de mon premier run, que j’avais déjà réussi plus de 20 fois intrinsèquement. J’ai donc pris le temps de recaler les méthodes, et un long repos plus tard, j’étais de retour dans le rocher. Cette fois, je ne suis pas tombé dans ce passage difficile. C’était la première fois que je l’enchaînais depuis le bas. Heureusement, quelques jours avant, j’étais allé recaler une fois la fin pour la première fois de l’année. Mais j’étais stressé et c’était un peu plus dur que prévu… J’ai passé une bonne demi-heure rien que dans la dernière partie. eAu total, j’ai mis près d’une heure pour réaliser l’enchaînement complet ».

« Je suis vraiment heureux. C’est une voie que je voulais faire depuis longtemps. En toute honnêteté, il y a quelque temps, je n’aurais jamais imaginé pouvoir l’enchaîner. Mais elle m’a inspiré pendant longtemps, et elle n’a jamais quitté mon esprit. »

Publié le : 27 mai 2018 par Nicolas Mattuzzi

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