Le contenu

Test matos: les chaussettes d’escalade Y&Y.

- Le 10 mai 2018 -

1 mois pour changer d’avis !

Les chaussettes d’escalade ont le vent en poupe avec plusieurs spécialistes du milieu de la grimpe qui proposent ou vont proposer ce type de produit.

La première raison est liée à l’émergence d’une nouvelle catégorie de grimpeurs que certains qualifient de « grimpeurs des villes » qui consomment l’escalade de la même manière que l’on consomme une salle de sport. Grimpeurs des villes peut-être, mais grimpeurs avant tout non ? Toujours est-il que bons nombres se posent toujours cette question : pourquoi ne pas mettre des chaussettes ? C’est dégueu non ?

Nous avons reçu les chaussettes de la marque Y&Y et nous vous les avions présentées à la rentrée dernière. Nous nous sommes pris au jeu et avons décidé de les porter un mois pour se faire une idée, un avis sur la question.

Alors, on continue ?

Franchement, on ne va pas se mentir, je n’ai pas sauté au plafond à l’idée de réaliser cette expérience. Au-delà de l’aspect technique, mon premier préjugé a été de me dire futilement : « je vais avoir l’air c… avec ces chaussettes ». Et puis, la crainte que ce ne soit pas confortable et d’avoir le pied qui glisse dans le chausson était fortement ancrée dans mon esprit.

 Ce qui nous a plu :

• Le produit est vraiment qualitatif et n’a pas bougé durant ce test. Les chaussettes sont très fines et ne présentent aucune couture qui pourrait venir blesser le pied. Une fois dans le chausson, on se sent vraiment bien et on finit par les oublier très vite.

• Très fine et proche du pied, ces chaussettes permettent réellement d’enfiler des chaussons haute performance et très ajustés (contrairement à des tennis…). La découpe du talon est très haute et ne viens pas gêner une zone parfois déjà bien maltraitée par la tension du chausson.

• De nature légèrement hypocondriaque, je ne peux m’empêcher de penser au bain de culture que représente une salle d’escalade, les tapis… Vous savez, ce souvenir abominable d’un type aux ongles noircis par une mycose se dandinant dans votre salle chérie les pieds nus, assenant le coup de grâce avec un « je suis sûr que je peux le faire comme Charles ALBERT !! »  Pour info, sachez que ces mycoses sont appelées aussi « syndrome du pied d’athlète » et sont souvent contractées sur des sols infectés comme les piscines, saunas, hammams, vestiaires de sport, salles de danse… et touchent presque 10% de la population. Dans ce contexte appétissant, j’ai apprécié porter mes chaussettes en salle en prenant soin de ne surtout jamais les enlever…

• Y&Y propose 4 tailles pour ses chaussettes. Vous pouvez les acheter les yeux fermés, les tailles indiquées respectent parfaitement la réalité.

Ce qui nous a moins plu :

• J’aurais pour ma part préféré une découpe de la chaussette différente pour la rendre moins visible surtout au niveau du coup de pied. Une version hybride entre une coupe façon « chaussette de ballerine » et le modèle actuel. J’insiste sur la zone du coup de pied car il apparaît important de conserver un talon haut.

• Le port de chaussette d’escalade induit forcément une organisation différente et impose un soin particulier. Habitué à conserver mes affaires dans mon camion, il faut dorénavant penser à sortir ses chaussettes et bien-sûr à les laver. Alors, quand on grimpe souvent, cela peut vite devenir contraignant et il apparait nécessaire d’avoir plusieurs paires à son arc.

• Parmi nos testeurs, seul le très fort grimpeur ayant un pied fin a pu, dans certaines situations, ressentir vriller le pied légèrement dans le chausson (sur de petits  appuis en falaise, en carre interne par exemple). Un phénomène inévitable à notre avis.

• Il faut faire attention avec les chaussons à fermeture à scratch ! Les velcros ne font pas bon ménage avec les chaussettes et les abîmes si on ne fait pas attention.

Conclusion:

Les chaussettes d’escalade ont, je pense, un bel avenir devant elles. Tout comme avec leurs lunettes, Y&Y répond une fois de plus à un vrai besoin, une réelle attente. Bien-sûr qu’il faudra du temps pour convaincre son monde et se faire connaître, bien-sûr qu’il restera les amoureux et les adeptes du pied nu dans les chaussons, mais au moins une vraie alternative existe.

Adhérent d’un club, je constate que presque 1/3 des grimpeurs débutants grimpent avec des chaussettes. Orienter ce public vers ce type de produit aura surement plus de sens que de répéter sans cesse « tu sais Chris SHARMA il grimpe torse nu et surtout il ne met pas de chaussettes ! CQFD »