Le contenu

Dossier: comment choisir ses chaussons d’escalade?

- Le 28 décembre 2017 -

Les Genius de chez La Sportiva en action.

Qui n’a jamais hésité dans le choix de ses futurs chaussons ? Aujourd’hui, bien choisir ses chaussons d’escalade peut vite devenir très complexe au regard des dizaines de modèles qui existent. Si l’expérience sera votre meilleure alliée, le flux continu de nouveautés peut vite devenir un casse-tête. Alors comment faire son choix? Sur quels critères se baser pour choisir le modèle qui nous correspond? Un seul modèle est-il suffisant? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre en vous apportant quelques conseils primordiaux à ne pas négliger dans le choix de vos chaussons.

Pour bien comprendre le marché des chaussons, il suffit de faire le parallèle avec le monde de l’automobile, du ski, du vélo… Nos constructeurs conçoivent des produits pour répondre à un cahier des charges, à un besoin, à une pratique. Votre première mission sera donc de déterminer votre pratique et donc vos besoins. S’il est très facile de comprendre visuellement la différence entre un VTT et un vélo de de route, ce n’est pas le cas pour les chaussons. Voici donc quelques éléments de réponse pour comprendre pourquoi un vendeur vous conseillera un chausson plutôt qu’un autre en fonction de vos besoins

1. les différents types de fermeture

Il existe traditionnellement 3 types de fermetures du chausson : la ballerine (chausson maintenu uniquement par un élastique), le velcro et le lacet. Pour chaque fermeture il existe des avantages et des inconvénients. Passage en revue :

Ballerine

Velcro

Lacets

Avantages

  • S’enfile et se retire rapidement, assez pratique pour le bloc.
  • Souvent peu cher.
  • S’enfile et se retire rapidement
  • S’ajuste mieux au pied avec un serrage manuel
  • Le meilleur compromis
  • Serrage très précis pour ajuster le chausson à son pied.
Inconvénients
  • Du fait du serrage par élastique, le maintien peut être limité et l’ajustement au pied peu précis.
  • Se détend beaucoup
  • En fonction des velcros, le serrage n’est pas toujours précis et ajusté.
  • Usure dans le temps.

 

  • Long à enfiler et à retirer.

 

Utilisation principale
  • Bloc et salle
  • Bloc, salle et falaise
  • Falaise

 

2. La rigidité

La rigidité du chausson n’est pas qu’une affaire de goût, c’est aussi et surtout une histoire de pratique…

Un chausson rigide aura cette faculté d’être très performant sur petites prises. Ce type de chausson sera donc conseillé pour aller en falaise.

Un chausson souple vous permettra quant à lui d’être très performant sur prises rondes ou les pieds à plat en adhérence (sur de gros volumes par exemple, très à la mode en bloc en ce moment).

Trois options s’offrent à vous :

  • Avoir plusieurs paires de chaussons avec par exemple une paire pour la salle et une paire pour la falaise. Un combiné souvent délaissé pour des raisons évidentes de budget mais finalement assez pertinent avec du recul.
  • Avoir un chausson polyvalent qui vous permettra de grimper dans toutes les situations en acceptant forcément quelques limites.
  • Acheter le chausson que vous trouvez le plus beaux !! On voit bien des 4X4 en ville…

NB : La rigidité a aussi un impact sur les sensations. Plus le chausson est souple et plus les sensations se rapprocheront des sensations pieds nues et plus le chausson sera rigide et plus vous aurez l’impression de grimper avec des chaussures de skis…

3. la forme et la largeur de vos pieds

Partons du postulat (exagéré j’en conviens) qu’un chausson « débutant » est plat, rond et large. Une babouche quoi. Avec ces qualités, ce type de produit répondra à la première exigence d’un débutant : le confort !

Nos fabricants auront ensuite, pour faire évoluer leurs modèles, deux bras de levier principaux : la forme de la pointe et le cambre.

La pointe :

Dans une recherche de performance, nous délaisseront une pointe trop ronde pour s’orienter vers des produits plus précis. Cette précision peut être obtenue avec une forme fine et pointue mais surtout avec une forme dite asymétrique.

La forme de votre futur chausson n’aura pas d’incidence sur votre pratique. Elle ne détermine en aucun cas si le chausson sera un chausson de falaise ou un chausson de bloc ou de salle.

La forme d’un chausson doit se choisir en fonction de deux critères : votre pied et votre niveau.

Nous n’avons pas tous les mêmes pieds ? Eh bien non figurez-vous, et votre type de pied s’adaptera plus ou moins bien à certains types de chaussons. Explications :

Il existe 3 formes de pieds différentes : Le pied Egyptien, le pied Romain et le pied Grec.

Vous comprenez ainsi que notre capacité à « endurer » des chaussons asymétriques n’est pas la même pour tout le monde, les pieds Egyptiens étant les mieux pré-destinés…

Les chaussons asymétriques sont en général les chaussons le plus précis et les plus efficaces pour  pousser sur des petites prises. Mais il faut faire attention, car plus le chaussons est asymétrique, plus il devient élitiste. Le confort chute et il faut avoir une bonne technique de pied pour l’utiliser pleinement.

Le cambre :

Pour comprendre le cambre, je vous propose ces deux exemples. Le chausson de droite est dit « plat » et celui de gauche est dit « cambré ».

   

Le cambre n’est pas une obligation, ni un gage de haute performance. Le cambre est surtout très utile dans les profils déversant car il facilite la pose des pieds par un effet de « griffe ».

Le cambre va aussi aporter plus de puissance à vos orteils. Lorsque l’on charge un pied, le chausson se déforme pour devenir plat et par la même occasion comprime vos orteils et donne plus de force. Mais il faut là encore être habitué pour supporter ce phénomène et en tirer partis.

Le confort doit rester une priorité. Vous ne prendrez aucun plaisir, pire même, vous grimperez moins bien si vous êtes en souffrance dans vos chaussons. Bien sûr, la tentation est grande de vouloir prendre « ce qu’il se fait de mieux » surtout qu’il n’y a pas ou peu de différence de prix.

Aujourd’hui, la plupart des fabricants proposent des familles complètes avec une montée en gamme progressive. Une bonne manière pour s’y retrouver.

Vous trouverez enfin des différences significative en terme de largeur au niveau des métatarses (appelé aussi la boite à orteil). Certains fabricants comme Ocun, propose même deux largeurs pour son modèle Ozone.

4. Conclusion

Le choix d’un chausson doit respecter deux règles essentielles :

  • Vous devez vous sentir bien dans vos chaussons. On ne le répètera jamais assez !!
  • Votre choix doit absolument suivre une logique de progression. Il ne faut pas bruler les étapes et se lancer tête baissée dans la course à l’armement. Vos chaussons doivent être en cohérence avec votre niveau et votre pratique.

Les chaussons restent du matériel avec toute l’irrationalité qui gravite autour. Chacun trouvera midi à sa porte et placera ses critères de choix de façon personnelle.

Le confort ne peut hélas pas être normé. Nos seuils de tolérance nous sont propres. N’écoutez donc jamais votre pote qui vous dira de prendre 3 pointures en dessous, mais écoutez plutôt vos pieds…

Dernier conseil et non des moindres pour vous aider à choisir vos chaussons : l’essayage !! On ne vous le dira jamais assez, vous avez beau lire tous les conseils de tous les sites spécialisés et écouter les louanges sur le dernier modèle à la mode qui vient de sortir, rien ne remplacera l’essai des chaussons en magasin.

Ne commandez jamais un chausson sur internet que vous n’avez jamais essayé, vous pourriez être déçus…

Et si vous avez le moindre de doute ou la moindre question, les commentaires ci-dessous sont ouverts !