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Résumé des finales de la Coupe du Monde de Briançon… Ou quand la Marseillaise résonne à Berwick !

« C’est incroyable ! » Romain Desgranges n’en revient pas. Rattrapé par la gravité, le Chamoniard regagne le sol. Une vague d’émotions le submerge. Tout va très vite. À peine les deux pieds sur terre que Christopher lui annonce la nouvelle. En étant le grimpeur à tomber le plus haut dans la voie, Romain Desgranges vient de remporter la Coupe du Monde de Briançon !

Une consécration, un autre rêve qui se réalise: être victorieux sur une étape française, devant son public. C’est l’explosion. La joie envahit le quartier Berwick. Romain Desgranges exulte. Les milliers de spectateurs présents sur place acclament le héros de la soirée. Il l’a fait. En étant le plus combatif hier soir, Romain Desgranges s’est imposé en grand patron à Briançon, est à fait résonner la Marseillaise dans le quartier Berwick !

Un centième départ en Coupe du Monde fêté par une victoire !

Il était fatigué, plein de courbatures, souffrant d’une douleur au genou, à l’épaule et au doigt. Mais c’est quand il est poussé dans ses retranchements que le capitaine de l’équipe de France avance encore plus. « À croire que plus je suis fatigué, plus ça fonctionne pour moi ! » 

Une victoire au Championnat d’Europe en Italie, une médaille d’or sur la Coupe du Monde de Villars, une double 4ème place sur l’étape de Chamonix et les Jeux Mondiaux de Wroclaw, et maintenant un nouvel exploit hier soir à Briançon. Si certains avaient encore des doutes, Romain Desgranges est bien l’homme fort de cette saison 2017 !

Il prenait ce week-end, son 100ème départ en Coupe du Monde. À 34 ans, le grimpeur le plus expérimenté du circuit est en train de réaliser la saison sportive de sa vie…

Une voie de finale ultra-résistante !

Mais alors, cette voie de finale masculine, comment était-elle ? Les huit finalistes seront tous d’accord pour dire que le tracé était extrêmement difficile.

Le début de la voie impose un rythme essentiel à trouver. Entre sensation et tenue de plat, il faut rapidement rentrer dans la voie. Sebastian Halenke, pourtant très en forme ce week-end, ne parvient pas à entrer dans le tempo, chutant au bout d’une dizaine de mouvements.

La suite ? Les choses sérieuses commencent, avec une série de petites prises plantées en plein dévers. De gros mouvements physiques ponctués par un jeté à mi-voie.

Un jeté ? C’est en tout cas comme cela qu’est passé Sean McColl. Adepte de ce style de mouvement, le canadien n’hésite pas une seconde et s’élance à deux mains sur cette grosse prise. Sensation garantie ! Mais ce passage très physique sera fatal pour l’italien Marcello Bombardi. Le jeune américain Sean Bailey tente d’envoyer les pieds en premier, mais se ravise. Une micro hésitation plus tard, il est de retour au sol. Quant au japonais Masahiro Higushi, il tente de réaliser le mouvement en statique. Il s’élance alors en croix de fer, mais ne parvient pas à tenir cette boule rouge.

Autant vous dire que nos mains ont sué en voyant Romain Desgranges opté pour la même méthode que le japonais ! Il se retrouve à son tour les bras écartées au maximum entre les deux prises. Il ramène alors sa deuxième main sur cette même prise… Et ça tient pour Romain ! Le public explose de joie au pied du mur. À partir de là, les petites arquées du haut de la voie ajoutées à des mouvements tout en résistance, c’est tout ce qu’affectionne le Chamoniard !

Il dépasse la marque laissée par l’italien Stefano Ghisolfi. Porté par la foule, Romain poursuit son ascension. Il est le dernier grimpeur de la soirée à évoluer sur le mur briançonnais. Les spectateurs l’ont bien compris et donnent de la voix pour pousser le grimpeur tricolore. Ce dernier est impressionnant. Il serre les prises avec une telle force que rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Il ne vibre même pas en validant la prise qui a expulsé Sean McColl dans les airs. Encore deux mouvements et Romain Desgranges chute, à quelques mouvements du top.

La suite, vous la connaissez. C’est l’immense satisfaction au pied du mur. C’est le vainqueur de la Coupe du Monde qui salue et remercie l’ensemble du public. C’est le leader de l’équipe de France qui court dans les bras de ses coachs et camarades tricolores. C’est l’émotion qui envahit le quartier Berwick. C’est la Marseillaise qui résonne sur la place, et le champagne shower délirant de Romain Desgranges. Le vainqueur de cette Coupe du Monde !

Salomé Romain accueillie dans une ambiance de folie !

Est-ce le plus bel accueil de tous les temps sur une Coupe du Monde d’escalade ? En tout cas, Salomé Romain, Briançonnaise dans l’âme, a été accueillie comme il se devait hier soir ! Banderoles, panneaux à son effigie, cornes de brume, cloches, acclamations, sifflements, applaudissements… Le quartier Berwick a donné de la voix pour sa grimpeuse !

C’était la quatrième finale de sa carrière. Mais la première à la maison. Salomé en a tant rêvé de cette finale à domicile, devant son public. Hier soir, si Romain Desgranges était le dernier grimpeur sur le mur, c’est bien elle, la première finaliste à avoir ouvert le bal.

Et la jeune française ne démérite pas sur le tracé de finale. Après un combat comme elle seule en a le secret, elle tombe sur un mouvement qui sera également fatal pour Jessica Pilz et Margo Hayes. Une 7ème place à la maison pour Salomé, qui n’en ait sûrement pas à sa dernière finale de la saison.

Et de trois pour Janja Garnbret !

« Jamais deux sans trois. » Janja Garnbret n’aura pas fait mentir la légende. Hier soir, elle remportait sa troisième Coupe du Monde consécutive de l’année. C’est simple, depuis le début de la saison, Janja a gagné toutes les étapes mondiales.

À seulement 18 ans, la championne slovène en est à 54% de victoire en Coupe du Monde ! Des statistiques affolantes, du jamais-vu dans l’histoire de l’escalade.

Pourtant, la grimpeuse qui ne tombe jamais s’est frottée à plus forte qu’elle hier soir. Non pas une autre finaliste, mais la voie en elle même. Janja n’a pas dompté ce tracé, très résistant et physique et chutera à deux mouvements du top.

Derrière elle, le podium était presque dessiné d’avance… Janja Garnbret, Anak Verhoeven et Jaïn Kim forment vraiment le trio de tête cette saison. Ces trois grimpeuses sont clairement au-dessus depuis le lancement des hostilités à Villars.

Comme en demi-finale, le tracé d’hier soir semblait impossible ! Pour preuve, une Mina Markovic qui tombe à mi-voie n’est jamais bon signe !
Mais ces trois grimpeuses nous prouvent le contraire. Elles dépassent même le crux qui avait fait tomber Salomé, Margo et Jessica et parviennent à sortir du dévers. Jaïn Kim tombe sur la prise 36. La belge Anak Verhoeven avance encore deux mouvements plus loin, avant d’être devancée par Janja Garnbret, qui ira chercher une prise de plus encore.

Médaille en chocolat pour Julia Chanourdie !

Elle a signé son meilleur résultat en Coupe du Monde hier soir. Julia Chanourdie semble franchir un nouveau cap cette saison. Et c’est au terme d’un combat remarquable qu’elle prend la 4ème place de cette Coupe du Monde. Elle sera la première compétitrice à monter si haut dans la voie… Je vous laisse imaginer l’ambiance au pied du mur.

Après un bon début de voie, les mouvements physiques du dévers ne lui font pas peur. Elle chute à la sortie de celui-ci, à court de rési.

Après son podium la semaine dernière à Wroclaw lors des Jeux Mondiaux, Julia nous prouve que cette saison, il faudra compter sur elle parmi les meilleures mondiales !

Les résultats des finales: 

Ce 28ème Mondial de l’Escalade s’achève donc dans une ambiance de folie à Briançon. Comme chaque année, cet événement est un incontournable de l’été. L’organisation, toujours au top, est capable d’accueillir une compétition internationale dans la joie et la bonne humeur de tous les bénévoles.

À très vite pour une nouvelle édition l’année prochaine.