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Test matos: les chaussons La Sportiva Otaki

La Sportiva continue d’explorer l’univers samurai pour nommer ses nouvelles armes. Début 2016, c’est à une épée extrêmement tranchante et précise que la firme italienne fait référence en dévoilant cet Otaki.

Il faut admettre que l’armurerie commence à être bien remplie chez La Sportiva avec plus d’une dizaine de chaussons que l’on peut objectivement qualifié de performant.

Il y a les modèles spécifiques dédiés au bloc et à l’escalade indoor, les modèles dédiés à l’escalade en falaise et puis surtout, il y a ceux qui savent tout faire, et le faire bien !!

Avec le Katana, La Sportiva avait frappé un grand coup en proposant un produit d’une polyvalence rare, très confortable et performant. Toujours au catalogue, ce Katana est un compagnon de choix en falaise, en grande voie et pour accompagner un grimpeur « débrouillé » sur un modèle plus performant qu’un chausson dédié au débutant.

Une version modifié et modernisé  a vu ensuite le jour. Plateforme P3 (qui garantit au chausson de conserver sa forme dans le temps) et nouvelle pointe légèrement plus asymétrique et avec un griffé, viennent désormais équiper la version « lace » du Katana. Le résultat est lui aussi prodigieux avec une alchimie incroyable entre la performance, la polyvalence et le confort.

Avec l’Otaki, La Sportiva continue de développer sa gamme de chausson « à tout faire ». L’Otaki reprend la pointe du Katana Lace et intègre un tout nouveau talon breveté et nommé S-HEEL.

Nous l’avons testé dans son programme de prédilection : partout !!

Quand on avait découvert ce chausson, ou plutôt ces chaussons (car La Sportiva propose une version femme) nous avions été conquis. Ils sont beaux, plutôt sobres et très bien finis ! Une constante chez La Sportiva qui nous habitue à ce niveau d’exigence et de qualité de fabrication.

L’Otaki est donc un pur produit de la marque italienne. Le dessin du chausson est une fois encore magnifique. Vous savez, on a tous un ami, une maman, un voisin de palier qui est déjà tombé sur nos chaussons en prononçant cette fameuse réplique « quoi ? Toi tu rentres la dedans ? Mais c’est tout petit !! ».  Et vous répondez bêtement « Euh oui oui, c’est une question d’habitude tu sais. C’est pour la performance tu vois, c’est hyper important, et puis tu sais y’a pire que nous, j’ai une amie qui fait de la danse classique et laisse-moi te dire que c’est pas joli non plus…. ». Et bien avec cet Otaki, vous n’aurez qu’à répondre « ben ouai, et je suis trop bien dedans ! ».

La forme du chausson épouse parfaitement le pied. Il n’y a aucun point dur, pas une couture douloureuse, pas un matériau qui gratte… Rien, que du bonheur on vous dis ! Et puis, il y a les matériaux justement. La Sportiva fait toujours le choix du cuir. L’avantage, c’est que le cuir peut travailler, c’est-à-dire se déformer pour venir parfaitement épouser la forme de vos pieds, même toi petit Gollum. Il vous faudra comme à chaque fois chez La Sportiva, ne pas hésiter à prendre petit pour pallier à ce phénomène. L’avantage du système P3, est qu’il limite un peu l’agrandissement de votre chausson. Vous n’êtes pas obligé de prendre 10 pointures en moins comme avec un cobra par exemple.

La pointe du chausson n’est donc pas une surprise et se positionne comme un modèle de précision. Bien aidé par une bonne rigidité en pointe et la gomme Vibram XS Edge chez les hommes et XS Gripp 2 pour les femmes, l’Otaki se comporte très bien en falaise en apportant beaucoup de sérénité sur petites prises. En salle, l’Otaki fait le job. Il n’est pas fait pour courir les pieds à plat sur les volumes façon Ninja Warrior, mais sa pointe est précise et le griffé suffisant pour vous donner un coup de pouce en devers.

C’est en salle justement que le nouveau talon vous montre son meilleur profil car on ne va pas se mentir, l’utilisation du talon en falaise est quand même moins répandu chez le grimpeur lambda. Le système S-HEEL une sorte de coque qui a d’abord l’intérêt de vous protéger le talon. Certain reproche à ce genre de talon « coqué » (comme sur le model Solution) d’annihiler toutes les sensations. Personnellement, la douleur est une sensation que j’aime bien voir disparaitre… Cette coque a aussi l’avantage d’être solidaire du reste du chausson et d’éviter les phénomènes de torsion.

Conclusion :

Cet Otaki pourrait être récompensé pour son niveau de polyvalence incroyable. Un chausson qui répond à tous les critères des adeptes du chausson unique. Les adeptes du Katana Lace peuvent se réjouir de cette arrivée qui offre une vision plus moderne et plus pertinente dans son usage bloc/Salle avec un talon étudié pour, et un système de fermeture à scratch forcément plus commode que des lacets. Il n’en reste pas moins que son domaine de prédilection restera le rocher. A emmener en falaise de toute urgence!

Un beau produit réservé à presque tout le monde. Trop technique pour un débutant, cet Otaki sera capable d’accompagner les grimpeurs désireux d’essayer un chausson « performant » et de combler les grimpeurs confirmés. Les amoureux de l’ultra précision attendront sa version lacet qui ne va pas tarder ou le pro-modèl Adam ONDRA (sur une base de Miura).

Marion THOMAS, ambassadrice PG, nous livre son avis sur l’Otaki:

Habituée des chaussons souples comme les Pythons, Genius, les Otakis sont plus rigides leur offrant une excellente polyvalence. Un temps d’adaptation a été nécessaire pour former le chausson. Au bout de quelques séances, ses chaussons deviennent une arme notamment grâce à la précision de sa pointe ! Quel plaisir de mettre des talons grâce à sa coque innovante qui épouse totalement la forme de mon pied. Par contre, ayant des pieds fins, je ne remplis pas le chausson entièrement au niveau des velcros et de la pointe, malgré le serrage et un jour se forme entre mon pied et le Velcro. Ce chausson serait donc plus destiné à des pieds forts.

De par sa polyvalence, ce chausson satisfera les grimpeurs confirmés en salle et en falaise tout en montrant quelques limites dans les situations les plus techniques selon moi.