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Katherine Choong continue son tour du monde: Un mois sur les falaises de la Thaïlande et du Laos

 Après quelques jours de visite dans la capitale thaïe, notre premier stop-grimpe se situe à la falaise de Nam Pha Pa Yai, à deux heures de bus au nord-est de Bangkok. Ben Grasser, un français qui a ouvert la plupart des voies de ce site, y a également aménagé un camping de petites huttes en bambou, conçu de manière à engendrer le moins d’impact possible sur l’environnement. Panneaux solaires et autonomie complète, aucune ligne électrique ne vient gâcher la beauté du paysage.

A 2 minutes de marche et une traversée en tyrolienne de la rivière, nous atteignons une falaise calcaire compact et de très bonne qualité, avec un large panel de profils du léger dévers au toit, d’un niveau très facile jusqu’à une petite poignée de voies dans le 8. Beaucoup moins de colonnettes que dans les sites plus fréquentés du sud, l’escalade y est plus technique et intéressante à mon goût. Jim enchaîne un joli 8a puis à mon tour, je sors la voie que j’avais en ligne de mire, un 8b qui se révèle assez soft à mon avis. Peu importe la cotation, nous passons une magnifique journée dans ce site 5 étoiles, que nous achevons le soir venu autours d’un succulent souper thaïe, préparé par notre hôte Joy Sirilak, que je remercie encore pour son accueil et sa gentillesse!

Nous n’y restons qu’un jour et demi, car nous repartons un poil à l’étroit à l’arrière du pick-up de Joy en compagnie de six autres grimpeurs, nos sacs de voyage et quelques crash pads, direction Sikhiu, où se déroule un rassemblement sur blocs naturels. Organisé par Camille Guignard, un ami suisse qui a beaucoup contribué au développement du bloc dans cette région, une centaine de personne d’ici et d’ailleurs usent ensemble le bout de leurs doigts sur un grès très adhérent de super qualité. Un site de bloc qui se développe d’année en année et qui vaut bien le détour !

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Conseillés par les grimpeurs que nous venons de rencontrer, nous décidons ensuite de faire un crochet par le Laos, qui s’atteint relativement facilement depuis la Thaïlande. Après une dizaine d’heures de bus transformé en camion frigorifique par la clim, nous franchissons finalement le mythique fleuve du Mékong pour atteindre sur l’autre rive, la ville laotienne de Thakhek. Nous y créchons faute de place dans le GreenClimber’s home, le camping au pied des falaises tenu par un couple d’Allemand.

En selle sur notre moto-scooter, nous parcourons les 12 kilomètres de bitume qui nous séparent des falaises, à travers les rizières, les étendues poussiéreuses de terres orangée et les montagnes karstiques, pour nous rendre dans le secteur phare de ce site d’escalade, un toit horizontal, démesurément long d’une dizaine de mètres. Talons, lolottes, coincements de genou, ce gruyère de calcaire sculpté en 3D met à rude contribution tout notre corps et nos abdos, pour ne pas partir en banane. Mais avec plus de 200 voies du 4 au 8a+ (et quelques projets plus durs), réparties sur des profils variés, il y en a pour tous les goûts.

Bien que nous avions en tête une image plutôt négative du sud de la Thaïlande, tirée des récits de nos amis grimpeurs, nous reprenons tout de même la route pour déposer nos sacs à Tonsaï, afin de nous faire notre propre idée. A peine après avoir posé la première tong sur la plage, nos premières impressions de l’endroit semblent confirmer le diagnostic: derrière la plage, où se dressait une jungle de cocotiers et de bananiers, de nombreux arbres ont été abattus dans le but de construire un hôtel de luxe, laissant place à des dizaines de déchets jonchant par endroit la forêt. Et bien que la contribution économique du tourisme soit indéniable et essentielle pour la population thaïe, on peut se demander combien d’années reste-t-il à Tonsaï avant que l’utilisation démesurée des ressources naturelles ne soit épuisée et que les hordes de touristes envahissent l’endroit.

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Cependant, la chaleur nous obligeant à nous lever à l’aurore pour grimper au bord de la mer sans dégouliner, Tonsaï se dévoile le lendemain au lever du soleil désert de monde, splendide. Les petites échoppes se réveillent gentiment, alors que les barques à moteur des pêcheurs, le sifflement des oiseaux et le bruissement des arbres où se balancent les singes et écureuils, sont seuls à rompre le silence.

Les voies dures (jusqu’à 8c+), sont éparpillées principalement sur deux secteurs face à la mer. Des voies très patinées, courtes, avec des mouvements blocs à Tonsaï Roof, un peu plus longues à Dum’s Kitchen, l’escalade ne nous scotche pas sur place. Nous y grimpons le matin jusqu’à ce que les rayons brûlants du soleil viennent lécher la falaise. Pour l’après-midi, les secteurs the Keep et Thaiwand Wall pour les longues voies avec une très jolie vue, sont sympas. De nouveaux secteurs voient également le jour régulièrement mais nous n’avons pas eu le temps de les tester. Malgré tout, entre baignades et merveilles culinaires, user la gomme de nos chaussons dans un cadre pareil restera un souvenir unique de notre voyage.

Niveau perf’, après m’être acharnée inutilement sur un 8b dont un mouvement en jeté et une petite baisse de forme aura finalement eu raison de moi, je passe le reste du séjour à profiter de faire des voies plus faciles à vue, sans prise de tête.

Une étape de plus touche à sa fin et lesté une nouvelle fois d’un peu plus de souvenirs et surtout de kilos à caser dans nos sacs, c’est au Pays du Soleil-Levant que s’amorce un nouveau départ ! Encore un dernier remerciement à mes partenaires Scarpa, Mammut et la BCJ.

  • Crédit photo:  Daniel RudolfvonRohr

Retrouvez le récit complet de mon séjour ici 

Et les infos complètes sur les sites d’escalade visités (accès, topo en ligne pour les deux premiers):

A tout bientôt,

Katherine

Publié le : 20 février 2015 par Charles Loury

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