Author Archives: Nicolas Mattuzzi

Quelle journée pour Alain Robert ! Mercredi, le Spiderman français a encore fait des siennes. Après une mauvaise fracture du poignet l’été dernier, le grimpeur 55 ans est de retour pour s’adonner à son passe-temps favori: escalader en solo les plus hauts gratte-ciels du monde entier.

Mercredi matin, il tente d’abord la tour Engie, la plus haute du quartier de la Défense à Paris. Mais très vite, des agents de sécurité l’interpellent, avant même qu’il n’est pu prendre de la hauteur. Direction le commissariat pour Alain Robert…

Frustré et à peine sorti du poste de police, il renfile les chaussons pour cette fois-ci s’attaquer à la tour Total, située à quelques mètres de la tour Engie. Cette fois-ci, il se lance rapidement pour ne pas se faire rattraper… En avant pour 187 mètres de grimpe, sans aucun système de sécurité.

« Une escalade éprouvante » commente Alain, suite à une déshydratation, un vent qui soufflait fort et des montants en aluminium récemment nettoyés et donc, particulièrement glissants.

Un peu plus d’une heure après avoir quitté les pieds du sol, le Spiderman français atteint le sommet, accueilli par un comité d’agents de sécurité… Il finira la journée comme il l’avait commencé: au poste de police.

À 55 ans, Alain Robert est connu dans le monde entier pour ses ascensions de gratte-ciels spectaculaires. Le français compte plus de 150 buildings à son actif, tous escaladés en solo. En France, il a par exemple déjà grimpé la tour Total ,la tour Eiffel, la Tour Montparnasse, la tour TF1, l’Obélisque de la Concorde, la Pyramide du Louvre ou encore la Grande Arche de la Défense.

À l’étranger, il a déjà escaladé le Burj Khalifa à Dubaï, la tour la plus haute du monde, qui fait plus de 828 mètres.

Ce week-end se déroule l’une des compétitions les plus importantes pour ceux voulant obtenir leur place en équipe de France de bloc: la compétition sélective « Coupe du Monde 2018 ».

C’est dans la salle fédérale Karma, à Fontainebleau, que l’événement se déroule. Les 25 meilleurs bloqueurs français et les 12 meilleures françaises se sont donnés rendez-vous, pour tenter de décrocher un billet pour participer aux compétitions internationales cette saison.

Au programme, trois tours, sous le format de circuits internationaux.

Le programme

Les Championnats américains de difficulté et vitesse seront à suivre ce week-end en direct. Les meilleurs grimpeurs des US ont rendez-vous dans la salle flambant neuve Mesa Rim Climbing, à Reno au Nevada.

À la clé, un prize money énorme de 20 000$ pour les vainqueurs, un titre de Champion US 2018 et une place en équipe nationale pour participer aux premières Coupes du Monde de la saison.

Un show à l’américaine, qui sera à ne pas manquer ! Les phases finales de chaque discipline seront à suivre en direct.

L’année dernière, ce sont les jeunes talents américains qui avaient fait parler la poudre: Ashima Shiraishi remportait son premier titre national senior, devant Margo Hayes et Brooke Raboutou.
Chez les hommes, c’est Kai Lightner qui montait sur la plus haute marche du podium, devançant Jesse Grupper et Drew Ruan.

© Greg Mionske

Le programme

Vendredi:
11h40 (19h40 heures françaises): Qualifications vitesse
17h00 (01h00 heures françaises): Qualifications difficulté

Samedi:
09h45 (17h45 heures françaises): Demi-finales difficulté
18h15 (02h15 heures françaises): Finales difficulté

Les lives

Qualifications vitesse:

Demi-finales difficulté:

Finales difficulté:

À très vite sur PG

Daniel Woods ne s’arrête plus ! Parti en trip en Espagne depuis trois semaines maintenant, les croix tombent une à une !

Après avoir enchaîné « La Capella », son premier 9b, il se lance maintenant à l’assaut de « First Round First Minute », le fameux 9b que Chris Sharma avait mis plus de trois ans à enchaîner. C’est d’ailleurs dans cette voie que Daniel s’est fait une belle frayeur l’autre jour, quand l’une des dégaines s’est rompue lors d’une chute, évitant de peu un retour au sol qui aurait fait très mal.

Pour souffler un peu, l’américain est allé enchaîner « Jungle Speed ». Initialement cotée 9a, puis ramenée à 8c+ avant qu’une prise ne casse, Daniel propose de ramener la cote à 9a.

Lundi nouvelle croix pour notre bloqueur maintenant adepte du baudrier ! Il vient à bout de  « First Ley », un 9a+ aussi court qu’intense, qui n’est autre que le même départ que « First Round First Minute ».

Maintenant, il n’a plus qu’à venir à bout du dernier crux qui vaut 8A à lui seul, pour enchaîner son deuxième 9b…

Affaire à suivre de (très) près !

Il est le bloqueur français en forme du moment ! Après son court séjour bellifontain où Clément Lechaptois pliait « Karma » 8A, « Bleu Sacré » 8B et « Gecko assis » 8B+, il participait aux finales des Championnats de France de bloc à Massy, où il prenait la cinquième place.

Profitant de sa forme, il enchaîne vendredi dernier son plus gros projet qu’il s’était fixé jusque-là: la version assise de « Malédiction », créant ainsi «  »Malédiction assis » qu’il propose à 8C.

Vu l’investissement que j’y ai mis, je pense que c’est un cran plus dur que tout ce que j’ai fait jusqu’à présent. Mais au-delà même de la cotation, j’ai vraiment aimé tout le processus de travail que ce bloc m’a demandé. Certes, c’était parfois frustrant de rentrer à la maison les mains vides, mais quelle sensation vendredi quand je me tenais au sommet du bloc !

La première fois que Clément avait découvert ce bloc, c’était en 2015. À l’époque, il n’avait pas vraiment le temps de s’investir complètement dans le projet. Un an plus tard, alors que ce bloc lui trotte toujours dans la tête, il enchaînait après trois jours de travail la version debout, « Malédiction » 8B ouvert par Julien Nadiras

J’étais content, mais je gardais à l’esprit qu’une version assise était logique et possible

Ce n’est que l’année dernière que Clément essaye réellement cette fameuse version assise. Rapidement, il parvient à faire tous les mouvements. Mais le plus dur restait à faire: connecter les premiers mouvements du départ assis à la version debout.

Le départ assis rajoute 4 mouvements aux 5 mouvements durs du départ debout. Ensuite tu finis sur une belle fin engagée en 7A/+ qui sort à 5 mètres de haut….

C’est dur de donner le nombre d’essais que j’ai mis dans le bloc au total. Ce que je sais, c’est que j’ai mis plus de 15 séances pour enchaîner… C’est clairement le bloc qui m’a demandé le plus d’investissement, et de loin !

Ce week-end, en parallèle des Championnats de France jeunes de bloc se tenait la première compétition internationale de l’année, de l’autre côté de la Manche.

Le CWIF réunissait plus de 200 grimpeurs venus des quatre coins du monde, prêt à en découdre avant le lancement officiel des Coupes du Monde de bloc.

En demi-finale déjà, nous assistions à quelques surprises, avec la sortie de Jan Hojer, Jernej Kruder ou encore Nathan Phillips.

En finale, le suspens a été au rendez-vous jusqu’au bout de la compétition, chez les hommes comme chez les femmes !

© Band of Birds

Le japonais Kokoro Fujii et l’israélien Alex Khazanov se sont lancés dans un duel sans merci. Aucun bloc ne leur résistera. Ils seront d’ailleurs les seuls à enchaîner tous les blocs de finale. Il faut donc se pencher sur le nombre d’essais pour départager le vainqueur du deuxième. Avec seulement six essais pour enchaîner les quatre blocs, le japonais s’offre la médaille d’or et annonce d’ores et déjà la couleur: les japonais seront de nouveau bien présents sur le devant de la scène internationale cette année !

Avec trois essais de plus que son rival, Alex Khazanov monte tout de même sur la deuxième marche du podium, de quoi bien commencer la saison.

Un podium complété par le grimpeur néerlandais Tim Reuser, qui aura lui aussi été au coude à coude avec Kokoro Fujii sur le début de la compétition, avant de subir une accumulation de fatigue dans le quatrième bloc des finales. Dommage, il avait réalisé le plus beau début de compétition, en étant le premier à enchaîner le bloc 1, avant de flasher les blocs 2 et 3.

Chez les femmes, les blocs sont ultra-physiques et très durs ! Il faudra attendre le troisième bloc des finales pour voir un top. C’est l’allemande Alma Bestvater qui sera la première finaliste à enchaîner cette dalle. Elle sera rejointe par les deux grimpeuses britanniques Michaela Tracy et Leah Crane, qui validera d’ailleurs ce bloc sur le buzzer !

Tout allait donc se jouer dans le quatrième et dernier bloc pour ces trois femmes. Au menu: de la coordination et de l’explosivité. Un style qui n’aura pas posé de problème à notre jeune allemande, qui met tout le monde d’accord en l’enchaînant lors de son tout premier run. Les deux britanniques n’atteindront pas le sommet, laissant ainsi la victoire à Alma Bestvater.

Michaela Tracy termine deuxième, devant sa compatriote Leah Crane. Enfin, au pied du podium, on retrouve la championne d’Europe en titre, Stasa Gejo, qui sauvera l’honneur en enchaînant le dernier bloc.

Les résultats des finales:

Femmes:

Hommes:

Le replay des finales:

Prochain rendez-vous international ce week-end, en Allemagne, pour les Studio Bloc Masters, où Fanny Gibert ira défendre son titre !

Alors que les finales des Championnats de France jeunes viennent tout juste de se terminer à La Baconnière, n’éteignez pas votre ordinateur ! Car la journée live continue ce soir. Et nous prenons cette fois-ci une dimension internationale, pour nous rendre à Sheffield, en Angleterre.

C’est là-bas que se tient l’édition 2018 du CWIF (Climbing Works International Festival), qui marque chaque année le début de la saison internationale de bloc. Car les Coupes du Monde commencent dans un mois à peine. Alors avant de s’affronter directement lors des compétitions officielles, les grimpeurs profitent de ces masters internationaux pour aller jauger leur niveau par rapport à la concurrence.

Même si cette année le plateau est un peu moins relevé que les années précédentes, quelques grands noms ont tout de même fait le déplacement. On pense bien sur à Kokoro Fujii, Stasa Gejo, Michaela Tracy, Jan Hojer, Jernej Kruder, Alex Khazanov, Leah Crane ou encore Chloé Caulier.

L’année dernière, c’est le canadien Sean McColl et la britannique Shauna Coxsey qui remportait le CWIF 2017, pour la cinquième fois consécutive. Cette année, elle ne participe pas à la compétition, se remettant tout doucement de sa poulie au doigt.

Cette année, ils étaient plus de 200 compétiteurs hier au départ des qualifications. Suite aux demi-finales, seuls les six meilleurs se sont qualifiés pour les finales qui auront lieu ce soir, à partir de 19h15.

Le récap des demi-finales

Chez les femmes, c’est la locale Michaela Tracy qui fait parler la poudre en demi-finale. Elle sera la seule compétitrice à enchaîner tous les blocs, se hissant à la première place du classement. Pourtant, l’équipe d’ouvreurs avait opté pour des blocs très exigeants. Une équipe d’ouvreurs d’ailleurs composés des meilleurs mondiaux: Percy Bishton, Jamie Cassidy, Laurent Laporte et Reini Fichtinger pour ne citer qu’eux.

Derrière la britannique, on retrouve la belge Chloé Caulier et la suisse Jara Späte, qui comptent toutes les deux trois tops. Leah Crane prend également son billet pour les finales, devançant l’allemande Alma Bestavater. Enfin, la championne d’Europe en titre Stasa Bejo sera de la partie ce soir !

Chez les hommes, alors que beaucoup imaginaient le fight en finale entre Nathan Phillips, Jernej Kruder et Jan Hojer, c’est la désillusion. Aucun de ces trois grimpeurs ne prend son billet pour les finales… C’est dire si les demis étaient relevées !

C’est l’israélien Alex Khazanov qui est aux commandes. Tout comme Michaela, il sera le seul grimpeur à valider les quatre blocs de demi-finale. Mais ce soir, il devra faire attention à Kokoro Fujii. Le grimpeur japonais, habitué aux podiums de Coupe du Monde, compte bien l’emporter ce soir.

Enfin, grosse performance de la part des quatre outsiders Aidan Roberts, Kim Marcher, Matthew Cousins et Tim Reuser

Les résultats des demi-finales:

Les finalistes:

Hommes

1. Alex Khazanov
2. Kokoro Fujii
3. Aidan Roberts
4. Kim Marschner
5. Matt Cousins
6. Tim Reuser

Les juniors ont clôturé cette édition 2018 des Championnats de France jeunes de bloc.

Quelles belles finales, quel suspense ! Chez les hommes, nous avons assisté à un remake des Championnats de France seniors de bloc. La semaine dernière, c’est Alban Levier et Manu Cornu qui s’étaient tirés la bourre tout au long des finales…

Aujourd’hui, les finales ont opposé Pierre Le Cerf et Léo Favot dans la lutte à la première place. Si Léo enchaînait le dernier bloc en moins de trois essais, il devenait Champion de France 2018. Mais le grimpeur d’Annecy ne viendra pas à bout de ce dernier problème, laissant la victoire à Pierre Le Cerf, seul finaliste à toper les trois blocs des finales. Léo Favot monte donc sur la deuxième marche du podium, devant un autre Léo, Léo Avezou.

Chez les femmes, pour devenir Championne de France, il fallait que Charlotte André sorte le dernier bloc à tout prix, peu importe le nombre d’essais. Challenge accepté pour la Marseillaise, qui enchaînera d’ailleurs ce dernier problème à vue ! Tout comme Pierre, elle sera la seule compétitrice à réaliser l’intégralité des blocs de finale, s’offrant le titre de Championne de France de la plus belle des manières. Derrière elle, c’est Clotilde Morin qui prend la médaille d’argent, devant Lucile Saurel.

Les résultats complets des finales:

D’ici peu, retrouvez un résumé complet de cette compétition sur PG !

• Les résultats des finales minimes
• Les résultats des finales cadets

Les finales des Championnats de France jeunes de bloc s’enchaînent aujourd’hui à La Baconnière ! Après les minimes qui ont ouvert le bal ce matin, et la victoire de Naïlé Meignan et Eliot Barnabé, c’était au tour des cadets et cadettes de faire leur entrer.

Des finales très relevées pour nos cadets. Les blocs sont aériens, mais extrêmement exigeants !

Et à ce jeu, c’est Flavy Cohaut qui l’emporte ! Elle sera la seule de ces finales à enchaîner deux blocs sur les trois proposés. Elle remporte ainsi le titre de Championne de France devant Camille Pouget et Valentine Mangin.

Chez les garçons, suprématie totale du champion du monde en titre, mister Nathan Martin ! Quelle performance sur ces finales ! Alors que les autres compétiteurs ne parviennent pas à enchaîner plus d’un bloc, il se paye le luxe de toper les trois coup sur coup, étant le seul à valider les blocs 2 et 3 !

Victoire amplement méritée pour Nathan Martin, qui devance Émilien Casado, deuxième et Sam Avezou troisième.

• Les résultats complets des finales:

Place aux finales juniors maintenant, qui clôtureront dans quelques instants ces Championnats de France jeunes de bloc 2018.

Assistez aux finales juniors grâce au live, disponible à partir de 15h30 en cliquant ici !

Une édition 2018 qui nous promet du grand spectacle. Et si vous n’avez pas la chance de vous déplacer jusqu’en Mayenne, un live vous permettra de suivre les compétiteurs tout au long du week-end.

Tout au long du week-end, cela veut donc dire des qualifications jusqu’aux finales ! Même les seniors n’avaient pas le luxe de bénéficier d’un live pour les qualifications…

Le live, accessible en cliquant sur l’image ci-dessous:

Bernard Chaillou, conseiller technique du Comité Territorial FFME 53 déclare:

Cette année, le Championnat de France jeunes sera retransmis en direct de la Baconnière et en intégralité. Bien sûr, ce ne sera pas la qualité professionnelle de Festivisuel, mais nous ferons tout notre possible pour vous transmettre un maximum d’images.

Alors à vos écrans, on se retrouve dès samedi matin 08h30 pour les qualifications minimes !

Et bien sûr, Planetgrimpe sera sur place pour couvrir l’événement. Résultats en direct, photos, vidéos, lives streaming, résumés… Retrouvez tout cela sur PG !

• Le programme du week-end:

À très vite sur PG 😉

Nouveau podcast à écouter ! Pulsaventure part à la rencontre des grimpeurs de l’équipe de France de bloc, pour aborder avec eux un thème particulier sur l’escalade.

Après Jérémy Bonder qui nous conseillait afin d’optimiser notre pose de pieds et Nicolas Pelorson qui nous apprenait à serrer de petites prises, c’est au tour de Maëlys Agrapart de nous livrer ses conseils concernant un bon échauffement.

Hé oui, ce n’est pas une légende: un bon échauffement avant une séance de grimpe, c’est important ! Prendre le temps de réveiller ses muscles avec des petits exercices à faire au sol, ce n’est pas une perte de temps.

Alors comment bien s’échauffer pour partir d’attaque dans un bloc et limiter les risques de blessure ? Voici les conseils de Maëlys:

Les épisodes précédents à ré-écouter:

• Épisode 1: une pose de pieds efficace avec Jérémy Bonder
• Épisode 2: apprendre à serrer de petites prises avec Nicolas Pelorson

C’est l’explosion à Massy. Le public se lève, Christopher crie au micro et Manu Cornu se tortille dans les tous les sens. Il la tient enfin, cette dernière prise du dernier bloc. Il la tient enfin cette médaille d’or au Championnat de France de bloc.

Compétition parfaite pour Manu Cornu, du début jusqu’à la fin. Aucun bloc du week-end ne lui aura résisté, des qualifications jusqu’aux finales.

Pourtant, rien n’était gagné d’avance… Encore moins quand il se lève le matin même de la compétition, avec un genou complètement meurtri. Mais son mental d’acier ne lui aura pas fait défaut. Sa rage de vaincre le portera sur la plus haute marche du podium.

Manu Cornu nous fait son premier débriefing de ses Championnats de France de bloc 2018.

Des médailles, tu en as gagné, mais celle de Champion de France, elle a quel goût ?

C’est vrai que ce n’est pas ma première médaille, mais un titre. Ça a un goût particulier. Cette année, je veux et je voulais vraiment gagner, il y en a marre de faire deuxième, troisième ou de ne pas concrétiser en finale. Donc je me suis mis en tête de tout gagner après les Europes à Munich l’an passé et je suis content de mon début de saison, même si la partie qui arrive maintenant n’a rien à voir, je pense être prêt !

Il te manquait ce titre à ton palmarès, cette victoire te tenait donc vraiment à cœur. As-tu abordé la compétition différemment par rapport à l’année dernière ?

L’an passé je terminais 4ème de la compétition, en revenant des jeux mondiaux militaire, beaucoup de fatigue avait été accumulé et je m’étais écroulé en finale. Cette année j’ai pu arriver sur le week-end de la compet en gérant la semaine tranquillement pour arriver armé physiquement et mentalement sur la compétition. Beaucoup de choses ont changé pour moi cette année j’avais énormément de peur, de doutes sur ma capacité à grimper comme je le souhaitais en compet. Je ne me sens pas bien sur certains aspects, mais cette compétition s’est passée à merveille.

Qu’est-ce que tu te dis quand samedi matin, à quelques heures du début de la compétition, tu te réveilles avec un genou qui a presque doublé de volume ?

Samedi matin je me réveille et là :

Pendant une seconde je me suis dit: « oh putain c’est mort! »

Puis j’ai tout de suite appelé l’ostéo. Il est arrivé, j’ai lu l’inquiétude sur son visage, il a contrôlé et m’a confirmé que mon genou était stable. On a fait de la cryo, pansement d’alcool bref, on a fait comme on pouvait pour s’adapter le plus vite possible à la situation.

J’ai passé 15 minutes dans le flou avant de me recentrer sur les qualifs, en me laissant une porte de sortie à l’échauffement si ça n’allait pas, mais je remercie Marco, l’ostéopathe de Block’Out, qui me suit depuis un peu plus d’un an. Il a été là pour me rassurer, a passé du temps avec moi pour échauffer mes deux genoux meurtris et pour que je puisse grimper sans y penser. La compet aurait sûrement été différente sans lui.

Aujourd’hui mon genou en est là:

Place aux exams, j’ai déjà vu le médecin qui a demandé à ce que je fasse une prise de sang ce matin, j’attends donc encore le verdict !

On peut dire qu’Alban Levier t’a mis la pression sur ces finales. Tu n’avais clairement pas le droit à l’erreur. Mentalement, comment ça se passait là-haut ? 😉

Oui, j’ai revu le streaming, Alban a super bien grimpé toute la compet, c’était le champion de France en titre, il se devait d’être à ce niveau. Il m’a tiré vers le haut toute la finale, je me suis mis la pression tout seul en lâchant un essai dans le premier bloc, après j’arrive à être plus réaliste sur la fin du circuit. Tant mieux, je rafle le titre ! Le haut niveau se joue sur des détails, ce week-end ils ont été en ma faveur.

Après la lecture, qu’as-tu pensé des blocs de finale ?

Je me suis dit que c’était pour aujourd’hui ! J’avais quelques doutes sur le bloc 2, mais je me visualisais bien dans les autres.

On te sentait extrêmement concentré dès que tu arrivais aux pieds des blocs, avec le même regard que fait un grimpeur de vitesse juste avant un duel. À quoi pensais-tu juste avant de te lancer dans les blocs ? Sentais-tu la pression sur tes épaules, ou bien étais-tu dans ta bulle ?

Je travaille les trois disciplines, ce n’est plus un secret, il y a de bonnes choses à piocher dans chacune d’entre elles et par exemple, la concentration d’un grimpeur en vitesse doit être maximale. Quand tu te retrouves dans une finale à haute tension, avoir cet atout dans ta palette est un bonus et il faut s’en servir !

Avant de partir dans mon bloc, il n’y a plus de place aux doutes, je vais le sortir point.

Je sentais la pression, mais j’aime ça (non je ne parle pas d’alcool) la pression me donne des ailes, elle m’aide à me surpasser, après évidemment je suis dans ma bulle, je me sens bien, il y a plus qu’à dérouler.

Être en isolement et en compétition directe avec son ancien coach, ça fait quoi ?

Il n’y a pas de compétition entre nous, on s’est à chaque tour dit la même chose qu’en compet l’an dernier, par un regard et un tchek, on se connaît tous les 2 très bien et j’espère qu’il va décrocher son ticket pour les Coupes du Monde !

Et finalement, tu remportes les finales, en te payant le luxe de réaliser le grand chelem. Aucun bloc ne t’aura résisté ce week-end. Est-ce la confirmation d’une grande forme du moment ?

Ça fait partie de mes objectifs secondaires, je suis content quand ça marche. J’essaie d’être le plus régulier possible et réussir tous les blocs de toutes mes compets pour voir si j’arrive à m’adapter à tous les styles et voir ce qui n’a pas marché. Si on tient les comptes sur ce début de saison toutes compétitions confondues, je suis à 101/109.

Ayant intégré le pôle Olympique, tu ne te consacres plus à 100% au bloc et pourtant, tu l’emportes ce week-end. As-tu trouvé le rythme entre les entraînements de diff/bloc/vitesse ?

Personne ne sait vraiment et à la fois, au début, tout le monde a donné son avis en disant qu’on serait moins fort… Je n’ai jamais cru que le travail des trois disciplines me ferait régresser, au contraire, j’ai plus d’armes et je n’ai jamais été aussi fort que depuis mon début d’investissement dans le combiné d’avant Bercy.

La suite du programme pour toi maintenant ?

Repos pour mes genoux, entraînement pour les Coupes du Monde, et PSG-Real !!

À quand la nouvelle coupe de cheveux de félin ! Que fait ta coiffeuse ?

Je l’ai vu, j’étais un peu blond sur le dessus, mais on n’est pas parti dans le délire… Mais qui sait…

Une dernière chose, j’ai reçu énormément de messages de félicitations, j’ai pour le moment peu répondu, j’ai profité de ma journée d’hier et cette interview est mon premier debrief. Je remercie toutes les personnes qui m’ont soutenu et qui me soutiennent pour la suite, je prendrai le temps de répondre à tout le monde ?

C’est l’émotion. Accrochée à la prise finale du dernier bloc, qu’elle vient de sortir à vue, Fanny réalise qu’elle est la Championne de France de bloc 2018. Un titre déjà remporté en 2015 et 2017, qu’elle conserve une année de plus.

Impressionnante de facilité tout au long du week-end, Fanny Gibert fait sensation en finale. Avec quatre blocs en seulement six essais, elle devance largement les autres compétitrices. Venue avec la hargne de conserver son titre, Fanny Gibert n’aura laissé personne lui barrer la route jusqu’à la première marche du podium ce week-end.

Nous sommes allés recueillir ses impressions le lendemain de sa victoire, pour savoir comment la numéro 1 française avait vécu la compétition de l’intérieur.

Rencontre.

Bravo Fanny, tu remportes ton troisième titre de Championne de France senior de bloc, devenant la grimpeuse la plus titrée de ces dix dernières années. Comment te sens-tu ?

Plutôt fière ! Je me dis que c’est quand même la folie de gagner trois titres en senior, il n’y a pas beaucoup de filles qui l’ont fait. Mais au-delà même du résultat, je rattache ça à la performance sportive: les blocs que j’ai faits, mes sensations dans ma grimpe… Je suis super satisfaite de ce que j’ai fait en finale

Dans quel état d’esprit as-tu abordé cette compétition ?

Depuis quelques mois, je me sens vraiment bien en forme, du coup je savais que j’avais de vraies chances de faire quelque chose de fou. J’avais hâte de voir ce que ça allait donner et puis j’avais un titre à défendre ! Mais surtout, j’avais la hargne et l’envie de casser des gros blocs ! Et ça a plutôt bien marché donc je suis contente !

© Planetgrimpe

La jeune Flavy Cohaut est venue à la bagarre pour la première place, lors des qualifications et des demi-finales. Mentalement, est-ce que ça a changé quelque chose pour toi ?

Pas vraiment… En demi, elle a fait un bloc hyper dur, d’ailleurs je suis vraiment super admirative de ce qu’elle a fait. Réussir à enchaîner ce jeté deux fois de suite en moins de cinq minutes, c’est juste un truc de malade !

Mais ça ne m’a pas inquiété. Flavy est encore jeune, elle est hyper forte dans certains styles, mais parfois elle fait quelques boulettes. Elle n’est pas celle qui m’a fait le plus peur sur ces finales, à côté de grimpeuses comme Manon Hily ou Julia Chanourdie par exemple.

Mais clairement oui, les jeunes comme Flavy ont de super gros points forts, et peuvent faire très mal sur certains blocs. Moi je trouve ça top, ça pousse plus que ça ne fait peur.

© Planetgrimpe

On peut dire que La Réunion était dans la place lors de ces finales. Toi et Manon Hily concrétisez en trustant les deux premières places. Ça fait quoi d’être sur le podium avec sa grande copine ?

Franchement ? C’est la folie ! Manon c’est vraiment ma meilleure amie, celle avec qui j’ai commencé l’escalade et je suis hyper contente pour elle. Pour moi, elle a toujours été super forte et sa performance de ce week-end reflète parfaitement son niveau. Elle n’est pas vraiment avantagée par sa taille, mais elle persévère. Elle grimpe super bien, elle est capable de se réadapter dans n’importe quelle situation, c’est une machine. Je suis hyper contente pour elle. Partager ce podium entre copines avec Manon, c’était juste trop bien !

© Benoit Diacre

Quelle performance de ta part en finale ! Quand tu n’enchaînais pas les blocs à vue, tu les sortais en un maximum de deux essais. Finalement, y a-t-il eu un bloc où tu as vraiment forcé ?

Oui quand même, celui qui m’a fait le plus forcer, c’est le bloc deux, celui avec les petites arquées roses. Je ne suis pas passée comme les autres, la plupart ont mis un talon/main et son aller chercher en stat’ la prise de zone tandis que moi j’ai engagé le mouvement directement d’en bas, j’ai perdu les pieds et là woooow, je me suis pris une grosse décharge.

Mais j’étais super contente de réussir ce bloc, en plus à vue. C’est typiquement dans ce genre de bloc où je suis encore plus fière de moi parce que c’est des profils et des styles de grimpe dans lesquels je ne suis pas forcément le plus à l’aise. C’est là que je sens que j’ai progressé, donc c’est hyper plaisant, c’est une double victoire pour moi de réaliser des blocs comme ça.

C’est exactement ça que je venais chercher sur ces Championnats de France. Réussir à perfer dans des blocs de tous styles, en cinq minutes et être efficace.

© Planetgrimpe

En parlant du style des blocs, qu’as-tu pensé de l’ouverture sur cette compétition ?

Les ouvertures étaient tops ! Notamment dans le tour de qualification, où les blocs étaient durs, avec pas mal de mouvements à sensation, des jetés pas très loin, mais où il fallait trouver le bon timing… On mettait quelques essais pour enchaîner, du coup, ça permettait à la fois de faire un classement et à la fois que tout le monde grimpe.

Et puis on a eu la chance d’avoir de vrais blocs et pas de minis morceaux de voie. Pour enchaîner, il fallait vraiment s’engager à fond, tout en étant relâché.

Et que dire des finales ! Quand j’ai vu les blocs, j’ai fait « Wahou » dans ma tête ! C’était impressionnant de voir tous ces volumes vissés sur le fronton, c’était vraiment le grand show. Rien qu’à la lecture des blocs, on avait déjà les mains qui pouiffaient, on attendait qu’une chose: grimper !

Chapeau aux ouvreurs !

Cette saison, quel est ton principal objectif ?

J’aimerais beaucoup renouer avec les podiums de Coupe du Monde. Quand tu termines souvent proche de la gagne, la suite logique… c’est de gagner ! Remporter une Coupe du Monde de bloc, ça serait vraiment dément.

Et puis être régulière sur les étapes de Coupes du Monde. J’ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner, parce que j’ai pas mal progressé dernièrement dans certains domaines qui me posaient problème, donc j’ai envie de voir comment ça va se passer au niveau international.

© Marco Kost

Justement, as-tu mis en place de nouvelles choses à l’entraînement cette année ?

Oui, j’ai changé de coach, je m’entraîne maintenant avec Cécile Avezou, depuis septembre. Ça se passe super bien. D’une manière générale, je pense que c’est très enrichissant de changer d’entraîneur. Ça permet de sortir de sa zone de confort, on remet un peu tout en question et je pense que c’est très bénéfique.

Même si en six mois c’est encore un peu tôt pour tirer des conclusions, tout se déroule parfaitement. Je m’éclate à l’entraînement, donc c’est le principal.

Quelle est la suite du programme maintenant pour toi ?

Je suis maintenant doublement qualifiée en équipe de France, parce que j’étais déjà sélectionnée pour les quatre premières étapes internationales de l’année grâce à ma finale en Coupe du Monde l’année dernière. Plus le fait de remporter le titre ce week-end, qui m’aurait dans tous les cas assuré une place en équipe de France. Je ne participerai donc pas au sélectif qui a lieu dans deux semaines à Fontainebleau.

En revanche, le prochain rendez-vous pour moi c’est le master international dans la salle Studio Bloc en Allemagne, qui aura lieu les 17 et 18 mars. Première baston à l’international, on va voir ce que ça donne.

J’ai donné beaucoup d’énergie sur ces Championnats de France, j’ai encore un peu de mal à me projeter, mais j’ai hâte !

Comment les oublier ? Les finales des Championnats de France de bloc 2018 resteront un long moment gravées dans nos mémoires. Depuis le début du week-end, l’ambiance est montée crescendo à Massy. Des qualifications déjà assez relevées samedi, avant des demi-finales hautes en intensité hier matin. Mais ce n’était rien face à ce qui nous attendait pour les finales.

Suspense, rebondissements, public en folie, blocs magnifiques, athlètes surprenants… Découvrez comment Fanny Gibert et Manu Cornu ont remporté les Championnats de France 2018.

Fanny Gibert, reine du bloc français

Elle était venue à Massy comme la grimpeuse à abattre. Elle était la tenante du titre de Championne de France, celle qu’il fallait détrôner. Mais qui pensait réellement que Fanny Gibert n’allait pas riposter et tout faire pour rester la numéro 1 française ?

Elle était venue pour gagner, elle repart en vainqueur. Le fameux dicton « Veni, vidi, vici » s’est avéré vrai : mission accomplie pour Fanny, qui avouons-le, a largement dominé ces finales.

Dès la lecture des blocs, la réunionnaise comprend qu’elle est capable de tous les enchaîner. Il n’y avait plus qu’à concrétiser tout cela dans sa grimpe et ne pas craquer mentalement.

Elle empoche le premier bloc en deux essais, le deuxième à vue et le troisième en deux essais de nouveau. À l’approche du dernier bloc des finales, elle compte le même nombre de tops que sa compatriote d’origine, Manon Hily.

La jeune réunionnaise, ayant remporté le classement des Coupes de France cette saison, participe d’ailleurs à sa première finale de Championnat de France.

Mais dans le dernier bloc, Fanny met tout le monde d’accord. Alors que toutes les autres finalistes ne trouvent pas le chemin jusqu’à la dernière prise, la grimpeuse de Vertical Art enflamme le public en l’enchaînant à vue ! Quelle aisance dans ce réta pourtant si délicat !

Rien à dire, Fanny Gibert a été la plus forte hier, réalisant au total quatre blocs en six essais. Elle remporte donc le troisième titre de Championne de France senior de sa carrière, après La Baconnière en 2015 et 2017.

Et La Réunion a frappé fort sur ces finales. Car pour sa première finale, Manon Hily se paye le luxe de monter sur la deuxième marche du podium, comptant trois blocs en onze essais.

Camille Faille et Julia Chanourdie, pour la course à la médaille de bronze

Une place restait donc à prendre sur le podium. Une place pour quatre grimpeuses restantes.

Ça ne suffira pas pour Mélanie Sandoz et Flavy Cohaut, qui ne sortent qu’un bloc. Notons tout de même la très belle performance tout au long de ce week-end de la jeune Flavy, qui participera au Championnat de France jeunes la semaine prochaine.

La cadette aura mis la pression à la Championne de France tout au long de ce week-end, parvenant même à lui truster la première place lors des demi-finales.

C’est donc entre Julia Chanourdie et Camille Faille que la médaille de bronze allait se jouer. Dans le premier bloc, la leader de l’équipe de France de difficulté s’énerve. Elle ne parvient pas à contrôler ce premier mouvement dynamique. En revanche, dans le bloc physique numéro deux, la chambérienne se rattrape et le sort à vue. Elle complète sa liste de tops avec le bloc trois, qu’elle validera au troisième run.

Scénario presque similaire pour Camille Faille. Dans le premier bloc, ce n’est pas le premier mouvement qui lui pose problème, mais le dernier. À plusieurs reprises, elle touche la dernière prise, sans parvenir à se stabiliser dessus. Elle enchaînera ensuite le bloc deux en deux essais, avant de sortir le trois à vue.

Comptabilisant le même nombre de blocs et le même nombre de zones que Julia, on se tourne alors vers le nombre d’essais pour départager les deux grimpeuses. C’est finalement avec un essai de moins que Julia que Camille Faille s’empare pour la deuxième année consécutive de la médaille de bronze.

1. Fanny Gibert
2. Manon Hily
3. Camille Faille

Manu Cornu, ou quand le tigre montre les crocs !

Manu Cornu exulte ! La joie, la rage, la satisfaction, le bonheur, l’épanouissement… toutes ces émotions se mélangent et s’extériorisent enfin. Le nouveau Champion de France bondit aux quatre coins du gymnase. Pour la première fois de sa carrière, Manu vient de remporter le titre national, devant un public conquis.

Sa plus grande force hier soir, il ne la tirait pas de ces biceps, mais de son mental d’acier. Quelle démonstration ! Car la victoire finale s’est jouée à si peu de chose…

Alban Levier, Champion de France 2017 était là pour conserver son titre. Manu Cornu ne souhaitait alors qu’une chose: aller récupérer la couronne. Et la position de chasseur ? C’est celle qu’il affectionne le plus.

Ainsi, les deux grimpeurs parisiens allaient se lancer dans un duel exceptionnel, où seul l’un d’entre eux pourrait monter sur la première marche. Très vite, le public comprend que la médaille d’or allait se jouer entre ces deux gaillards. Pour preuve, à l’issue du premier bloc, Alban et Manu sont les deux seuls finalistes à trôner fièrement, les deux mains accrochées à la prise finale.

Puis il y a ce bloc deux, qui aura presque connu autant de méthodes différentes que de finalistes. Mais que c’est beau de voir ces compétiteurs donner tout ce qu’ils ont pour lutter contre la gravité. Alban, qui enchaîne ce deuxième bloc à vue de nouveau, met la pression à Manu, qui ne craque pas et le valide au premier run également.

Le combat se poursuit alors dans le bloc trois, l’avant-dernier de ces finales. C’est cette fois-ci un mouvement de coordination au niveau des jambes qui attend les finalistes. Comme le bloc précédent, tous l’enchaîneront. Mais tandis qu’Alban Levier hésite lors de ses trois premiers essais, Manu en profite pour inverser la tendance et l’enchaîner plus rapidement que son rival du moment.

À l’approche du dernier bloc du week-end, un seul essai sépare donc les deux garçons. Dans la salle, la tension est à son comble. Personne ne sait qui va réellement l’emporter. Et tout va se jouer dans LE bloc ultra-physique de ces finales.

Ce qui devait arriver arriva: Alban Levier, s’élançant avant Manu Cornu lui met une pression énorme sur les épaules, en l’enchaînant à vue ! Je ne vous dis pas la détermination dans le regard de Manu à quelques secondes de partir à son tour à l’assaut de ce dernier problème. Il n’a pas le choix: s’il veut remporter le titre, il doit monter au sommet du bloc. Qui plus est, en moins de deux essais.

Mais son mental d’acier ne le trahira pas. Manu prend son temps dans le bloc et donne tout ce qu’il a, pour finalement enchaîner ce dernier bloc à vue et ainsi s’offrir son premier titre de Champion de France senior !

Bilan plus que positif pour Manu, qui en plus de monter sur la plus haute marche du podium, se paye le luxe de réaliser le grand chelem: notre nouveau Champion de France aura sorti tous les blocs du week-end, des qualifications jusqu’aux finales. Un fait plutôt rare en compétition de bloc, tant cette discipline est exigeante et aléatoire !

Cette pression durant les finales m’a aidé. C’est aussi la première fois en compétition que je fais le grand chelem ! Je suis ravi de cette première place !

Alban Levier termine donc deuxième, à un petit essai de la gagne et d’un deuxième titre d’affilée. Mais le grimpeur de Vertical Art voit au-delà des résultats:

Oui, dans le bloc trois j’ai trop hésité dans la méthode. J’ai compris, deux runs trop tard. Mais c’est le jeu, c’est la compèt. Je suis quand même super content de ce week-end.

Je me suis fait plaisir comme jamais auparavant, encore plus que l’année dernière et c’est l’essentiel. De bonnes vibes, une bonne mentalité entre tous, on s’est tous régalés, c’est vraiment ça que j’aime dans la grimpe.

Maintenant, focus sur le sélectif dans quinze jours, où je compte bien garder cette mentalité « à fond-plein de joie-mais plein de hargne en même temps » !

Guillaume Glairon-Mondet renoue avec le podium

Cela faisait quatre ans que Guillaume Glairon-Mondet n’était plus remonté sur un podium de Championnat de France. Et hier, le plus expérimenté de ces finales a fait parler la poudre.

Si l’on pouvait décerner l’Oscar du « Run le plus fou-acrobatique-sensationnel-qui a enflammé le public », il reviendrait incontestablement au grimpeur de la team BO. Guigui s’envole dans une méthode complètement folle. Un jeté descendant, vous avez déjà vu ? Jugez plutôt par vous même !

Une publication partagée par Planetgrimpe PG (@planetgrimpe) le 5 Mars 2018 à 7 :48 PST

Je vous laisse imaginer la réaction des spectateurs sur place en voyant Guillaume nous poser cette méthode, qui n’était pas spécialement celle qu’avaient prévue les ouvreurs… Si malheureusement ce bloc lui résistera, il enchaînera les trois prochains en cinq essais, remportant ainsi une belle médaille de bronze.

Si c’est La Réunion qui trustait le plus de places sur le podium féminin, chez les hommes, c’est bel et bien les grimpeurs parisiens qui récoltent toutes les médailles !

Nicolas Januel, à un essai de la médaille

Passer du statut d’entraîneur de l’équipe de France de bloc, à celui de compétiteur. Un pari fou ! Nicolas Januel vous confirmera que ce n’est pas si facile…

En venant en tant que participant sur ces Championnats de France, le grimpeur de Massy savait que tous les regards allaient être braqués sur lui. D’autant plus que Nicolas ne venait pas simplement avec l’envie de participer. Le titre de Champion de France ? Il comptait bien aller le chercher !

Petit à petit, il passe les tours sans encombre: top 10 en qualification, puis top 3 en demi… Il était affûté, il était prêt, il n’y avait pas qu’à.

Malheureusement, lui non plus ne parviendra pas à se stabiliser sur la dernière prise du bloc 1. Pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir touché à plusieurs reprises. Mais il ne reste pas sur cette défaite, et tout comme Guillaume Glairon-Mondet, il enchaînera les trois blocs suivants.

Finalement, si un essai sépare Alban Levier et Manu Cornu de la première place, un même petit essai sépare Guillaume Glairon-Mondet et Nicolas Januel de la médaille de bronze. Avec trois blocs en six essais, il termine au pied du podium.

1. Manu Cornu
2. Alban Levier
3. Guillaume Glairon-Mondet

On se donne maintenant rendez-vous dans une semaine, à La Baconnière, pour les Championnats de France jeunes de bloc 2018. Planetgrimpe sera une nouvelle fois sur place pour tout vous raconter !

Et à suivre bientôt, un portfolio complet de ces Championnats de France seniors.

Pour ceux qui les auraient loupés, retrouvez les résumés de chaque tour de la compétition:

• Les qualification femmes
• Les qualifications hommes
• Les demi-finales

Quelles finales endiablées cet après-midi sur le fronton de bloc international de Massy !

Chez les femmes, Fanny Gibert est impériale ! Elle est la seule à enchaîner les 4 blocs, en très peu d’essais ! Face à une telle prestation, les autres finalistes ne peuvent pas contrer: Fanny conserve bel et bien son titre de Championne de France, pour la deuxième année consécutive.

La Réunion a frappé fort sur ces finales féminines ! Car derrière Fanny, on retrouve une autre réunionnaise: la puissante Manon Hily, qui valide 3 blocs en 11 essais.

C’est finalement la locale de l’étape Camille Faille qui complète le podium avec 2 blocs enchaînés et 3 zones validées.

Quel spectacle chez les hommes ! Des blocs de haute voltige, des méthodes complètement différentes, et surtout, un suspense jusqu’au dernier essai dans le dernier bloc !

Manu Cornu est en feu ! Il remporte enfin son premier titre de Champion de France senior. Il vient à bout des 4 blocs en 6 essais seulement. une performance que personne n’égalera.

Pourtant, Alban Levier n’est pas loin. pas loin du tout même ! Lui aussi sortira l’ensemble des blocs. Ce qui fait la différence par rapport à Manu ? 1 essai. Un petit essai, qui le classe deuxième de ce Championnat de France.

Enfin, c’est Guillaume Glairon-Mondet qui monte sur la troisième marche du podium. On lui décerne d’ailleurs la palme de la méthode la plus folle dans le premier bloc !

Le podium féminin

1- Fanny Gibert
2- Manon Hily
3- Camille Faille

Le podium masculin

1- Manu Cornu
2- Alban Levier
3- Guillaume Glairon-Mondet

Les résultats complets des finales

On se retrouve très vite pour un résumé complet de ces finales !

Après de très belles qualifications hier, c’est une journée importante qui commençait ce matin à Massy. Une journée qui sacrera une nouvelle et un nouveau Champion de France de bloc… Autant dire que le suspense est total !

En découvrant les blocs de demi-finale sur le fronton de Massy, on comprend bien que le niveau est monté d’un cran. Les volumes sont de sortie et les grimpeurs ont bien compris qu’il allait falloir se dépasser pour monter au sommet des quatre blocs de la matinée.

Manu Cornu fait le show !

Chez les hommes, Manu Cornu assure le spectacle !
Et 1… et 2… et 3… et 4 ! Manu Cornu l’a fait: il est le seul demi-finaliste à enchaîner tous les blocs.

Et ce matin, c’est le mental qui a parlé. Souffrant d’une blessure au genou depuis quelque temps, hier, le grimpeur de la Team BO se réveille avec un genou qui a doublé de volume. Alors, il fait ce qu’il sait faire de mieux: serrer les dents. Le seul moment où Manu s’autorise de les desserrer ? C’est au sommet des blocs, les deux mains accrocher sur la prise finale. En venant à bout des quatre blocs de demi-finale, l’élève a parlé.

Car le maître n’est pas bien loin… Nicolas Januel, l’ex-entraîneur de l’équipe de France de bloc n’est pas assis sur le banc des coachs ce week-end. Dossard sur le dos, il participe à ces Championnats de France, avec la ferme intention de monter sur la plus haute marche du podium. Le grimpeur de 35 ans confirme: il faudra compter sur lui en finale tout à l’heure ! Avec 3 blocs enchaînés et 4 zones validées, il prend la deuxième position des demi-finales.

Une deuxième position qu’il partage avec Alban Levier, qui a fait le show hier. Ce matin, il réitère. Seul le dernier bloc lui résistera aujourd’hui.

Ça passe également pour Guillaume Glairon-Mondet et Clément Ozun, qui toppent trois blocs et quatre zones. Enfin, Clément Lechaptois vient compléter la liste des finalistes de ces Championnats de France 2018.

Flavy Cohaut et Fanny Gibert dans la course au titre !

La jeunesse face à l’expérience. Le duel se poursuit entre Flavy Cohaut et Fanny Gibert. Un duel qui a commencé dès hier, lors des qualifications. Les deux grimpeuses prenaient la tête de leur groupe respectif, enchaînant toutes les deux les 5 blocs à vue.

Ce matin, le combat se poursuit. Toutes les deux sortiront trois blocs. Mais léger avantage à Flavy, qui a réussi à valider une zone de plus que la championne de France en titre.

C’est donc très très serré entre Fanny et Flavy… Les compteurs sont remis à zéro, et tout se jouera en finale tout à l’heure.

Mais gare aux quatre autres grimpeuses qui ont pris leur place pour les finales ! Alors qui sont-elles ?

La vice-championne de France de bloc 2017 répond présent cette année. La championne de difficulté nous prouve une nouvelle fois tout son potentiel en bloc. Avec deux blocs à vue et trois zones, Julia Chanourdie prend la troisième place derrière les deux femmes de tête.

Une finale qui se jouera également avec Mélanie Sandoz, Manon Hily et Camille Faille, qui enchaîneront également deux des quatre blocs.

La liste des finalistes

Femmes

1- Flavy Cohaut
2- Fanny Gibert
3- Julia Chanourdie
4- Mélanie Sandoz
5- Manon Hily
6- Camille Faille

Hommes

1- Manu Cornu
2- Alban Levier
2- Nicolas Januel
4- Guillaume Glairon-Mondet
5- Clément Ozun
6- Clément Lechaptois

Les résultats complets des demi-finales

La suite du programme:

Alban Levier en feu, Manu Cornu qui fait parler le mental, Mickaël Mawem qui passe à côté de sa compétition et Nicolas Januel, l’ex-entraîneur de l’équipe de France de bloc en personne qui prend sa place pour les phases finales… Il y en a eu des surprises cette après-midi !

Chez les hommes, le scénario est le même. Des blocs bien ouverts, dans des styles différents et parfois même, sur des prises inédites !

Plus de 102 hommes étaient présents au départ des qualifications de ces Championnats de France. Réparti en deux vagues, il fallait donc rentrer dans le top 10 de son groupe pour espérer gagner sa place pour les demi-finales.

Très vite, on sent Mickaël Mawem, l’un des prétendants sérieux au titre, en difficulté. Les erreurs se répètent, et l’on voit un Micka Mawem qui donne tout ce qu’il a pour se battre dans les blocs. Mais ça ne suffira pas… À l’image de Maëlys Agrapart ce matin, la compétition s’arrête là pour lui, avec une 37ème place.

Car derrière, les autres ont les dents longues ! Alban Levier, venu défendre son titre, ne fait pas semblant. Les blocs s’enchaînent à la vitesse de l’éclair ! Les juges ont à peine le temps de lever leur nez de la feuille, qu’Alban trône déjà fièrement les deux mains sur la dernière prise. Bilan de la journée: 5 blocs en 8 essais et une première place assurée, étant le seul grimpeur de son groupe à valider la totalité des blocs.

En face, Clément Ozun surenchérit: les 5 blocs de qualification ? Il les enchaînera à vue ! Après avoir terminé 36ème l’année dernière à La Baconnière, il semble bien vouloir prendre sa revanche cette année à Massy.

Dans la même vague, Manu Cornu se bat et remplit l’objectif. Malgré sa douleur au genou qui le gêne depuis quelque temps, il est bel et bien venu chercher un titre de Champion de France ce week-end ! Avec 5 blocs en 6 essais, il se classe 4ème de sa poule.

C’est Mathieu Ternant qui prendra la troisieme place de cette vague. Impressionnants, lui et son frère parviennent à serrer les prises comme personne d’autre. Les deux frangins se tireront la bourre une fois de plus en demi-finale demain.

Enfin, le suspense a été haletant jusqu’à la fin de la compétition. Il était peut-être le grimpeur plus attendu ce week-end: Nicolas Januel, l’ex-entraîneur de l’équipe de France de bloc a cette fois-ci endossé le maillot de compétiteur. Son objectif ? Aller se battre à l’international cette saison. Pour cela, les Championnats de France représentent une porte d’entrée non-négligeable pour lui. Plus affûté que jamais, Nicolas fait le job. Avec 5 blocs en 7 essais, il prend la 5ème place, ex aequo avec Léo Avezou.

La liste des qualifiées pour les demi-finales:

Groupe 1

1. Clément Ozun
2. Guillaume Glairon-Mondet
3. Mathieu Ternant
4. Manu Cornu
5. Léo Avezou
6. Nicolas Januel
7. Arthur Ternant
8. François Kaizer
9. Thomas Caleyron
10. Léo Ferrera

Groupe 2

1. Alban Levier
2. Charles Albert
3. Clément Lechaptois
4. Kilian Chabrier
5. Jules Nicouleau Bourles
6. Jérémy Bonder
7. Nathan Martin
8. Pascal Gagneux
9. Nicolas Pelorson
10. Clément Vernaison

Les résultats complets des qualifications:

Les 10 meilleurs de chaque groupe sont qualifiés pour les demi-finales

Groupe 1:

Groupe 2:

La suite du programme:

Nous y voilà ! 09h00 pétantes ce matin, Clémentine Kaiser et Fanny Gibert prenaient d’assaut le fronton flambant neuf de Massy. Les deux grimpeuses sont les premières à s’élancer, les premières d’une longue série !

Départagées en deux groupes de qualification, les 93 femmes présentes au départ ont toutes le même objectif: se faire plaisir, et tenter de rentrer parmi les 10 meilleures de leur poule, pour prétendre à la demi-finale.

D’entrée de jeu, la championne de France en titre donne le ton. Fanny Gibert compte bien conserver sa couronne, glaner l’année dernière à La Baconnière. On la sait en grande forme… Voilà qu’elle confirme sur le mur: elle est l’une des deux seules grimpeuses à enchaîner les cinq blocs à vue !

Cinq blocs au style bien différent, de la dalle du bloc n°1, au jeté du bloc 4, en passant par le serrage d’arquées dans le bloc 3… Il fallait être une grimpeuse complète pour atteindre le top de tous les blocs.

Quelques minutes plus tard, la jeune Flavy Cohaut vient égaliser la prestation de Fanny. La bataille nationale était lancée !

Derrière, les grandes favorites ne commettent pas d’erreur. Ça passe pour Julia Chanourdie, Mélanie Sandoz, Clémentine Kaiser, Manon Hily, Charlotte André, Mathilde Becerra, ou encore Romane Grandcoing…

La contre-perf de la matinée, c’est celle de Maëlys Agrapart… Après avoir enchaîné les trois premiers blocs à vue, elle ne trouve pas le chemin dans les blocs 4 et 5… Elle termine 29ème.

La liste des qualifiées pour les demi-finales:

Groupe 1

1. Fanny Gibert
2. Julia Chanourdie
3. Manon Hily
4. Lucile Saurel
5. Lauranne Dufour
6. Mathilde Becerra
7. Laura Tizon
8. Lucie Vaillant Bultel
9. Juliette Beer
10. Alice Beer

Groupe 2

1. Flavy Cohaut
2. Mélanie Sandoz
3. Clémentine Kaiser
4. Charlotte André
5. Valentine Mangin
6. Romane Grandcoing
7. Morgane Aveline
8. Solène Moreau
9. Camille Faille
10. Clothilde Morin

Les résultats complets des qualifications:

La suite ? C’est au tour des hommes maintenant de rentrer dans la compétition. Comme chez les femmes, tous les meilleurs bloqueurs du pays ont répondu présent… Gros combats en perspective !

Quelques images des qualifications, avant une galerie complète à venir très prochainement:

La suite du programme:

PG prend la route !

Direction Massy, en Île de France, pour l’une des plus grosses compétitions nationales de l’année: les Championnats de France de bloc seniors 2018.

Cette compétition ouvre la saison 2018 de bloc pour la plupart des athlètes. Les meilleurs français s’entraînent depuis des mois, en vue de la saison internationale qui arrive à grands pas (la première Coupe du Monde de bloc aura lieu les 13 et 14 Avril à Meiringen), mais pour cela, la compétition de ce week-end est un passage quasi-obligatoire pour les athlètes.

À la clé ? Le titre suprême de Champion de France de la discipline. Mais aussi une place en équipe de France pour les prochaines compétitions internationales de l’année.

Les prétendants

Bien malin est celui capable de déterminer celui et celle qui seront sacrés Champions de France de bloc 2018 !

Chez les femmes, la championne de France en titre Fanny Gibert sera bien sûr dans la place, prête à conserver son titre. Ayant réalisé le meilleur résultat français à l’international la saison dernière, elle fait bien sûr partie des favorites du week-end.

Mais derrière, elles sont plusieurs à vouloir aller dérober la première place. Manon Hilly, vainqueur du classement général des Coupes de France rêve de remporter son premier titre chez les seniors.

Camille Faille, Maëlys Agrapart, Clémentine Kaiser, Romane Grandcoing, Mélanie Sandoz seront aussi de la partie.

Sans oublier Julia Chanourdie, notre diffeuse de l’équipe de France, qui avait remporté la médaille d’argent en bloc l’année dernière sur les Championnats de France de bloc 2017.

Chez les hommes, là encore, tout est possible. Manu Cornu et Mickaël Mawem ont rejoint le pôle Olympique à Voiron cette année et se concentrent sur le combiné, mais n’ont rien perdu de leur talent de bloqueur. Ces deux-là font partie des meilleurs bloqueurs du pays et du monde, mais n’ont, ni l’un ni l’autre jamais remportés le titre national.

Jérémy Bonder, qui a maintenant des projets en difficulté également, sera tout de même présent. Le lotois peut-il aller chercher un troisième titre de Champion de France ?

La grande surprise cette année, c’est la participation de Nicolas Januel. Cette année, l’ex-entraîneur de l’équipe de France compte clairement porter le maillot français sur des compétitions internationales. À 35 ans, il s’est remis à l’entraînement, et la rumeur raconte qu’il est plus en forme que jamais ! Le coach VS les élèves, pour un remake des Ninja Warrior !

Sans oublier non plus Alban Levier, vainqueur l’année dernière, que nous avons interviewé dans la semaine, Nicolas Pelorson, ou encore Thomas Morize, vainqueur du général des Coupes de France de bloc cette année.

L’organisation

Si vous comptez vous déplacer sur place ce week-end, vous n’êtes pas sans savoir que cette année, l’entrée est payante durant les deux jours. Une décision qui a fait beaucoup parler dans le milieu, mais il faut savoir que la structure toute récente de Massy (inaugurée en juin dernier), ne permet pas vraiment l’accueil de spectateurs, à cause de baies vitrées, situées à quelques mètres de la structure. Du coup, le club de Massy a ouvert en grand les fenêtres et installé un grand chapiteau chauffé, capable d’accueillir plus de 500 spectateurs.

Aucun autre club ne s’était porté volontaire pour accueillir l’événement cette année. Un réel problème, qui fera peut-être l’objet d’un de nos futurs articles…

Le programme complet du week-end

Samedi 03 mars 2018

Qualifications hommes et femmes
2 groupes – 2 circuits – 5 blocs / 5 minutes

07h30 – 08h30: Isolement FEMMES
09h00 – 13h30: Qualifications FEMMES

13h30 – 14h00: Isolement HOMMES
15h00 – 19h30: Qualifications HOMMES

Dimanche 04 mars 2018

Demi-finales
20 compétiteurs par catégories – 4 blocs / 5 minutes (durée 2h15)

07h00 – 08h00: Isolement FEMMES et HOMMES
08h30 – 10h45: Demi-finales FEMMES et HOMMES

Finales
6 compétiteurs par catégories – 4 blocs / 4 minutes (durée estimée 1h24)

12h00 – 13h00: Isolement FEMMES et HOMMES
13h10: Observation FEMMES et HOMMES
13h30: Présentation des finalistes FEMMES
13h40: FINALE FEMMES

15h30: Présentation des finalistes HOMMES
15h40: FINALE HOMMES
17h10: Cérémonie protocolaire / Podiums

Historique

Année	Date	Lieu	Hommes	Femmes
2007	30 avril et 1er mai	Apt	Fabien Dugit	Florence Pinet
2008	5 et 6 avril	Fontainebleau	Jérôme Meyer	Juliette Danion
2009	10 et 11 avril	Le Pouzin	François Kaiser	Florence Pinet
2010	30 avril et 1er mai	Bron	François Kaiser	Mélissa Le Nevé
2011	8 et 9 avril	Millau	François Kaiser	Anne-Laure Chevrier
2012	30 et 31 mars	Millau	Guillaume Glairon Mondet	Mélanie Sandoz
2013	9 et 10 mars	Chambéry	Thomas Caleyron	Mélissa Le Nevé
2014	29 et 30 mars	Nozay	Jérémy Bonder	Marine Thévenet
2015	28 et 29 mars	La Baconnière	Jérémy Bonder	Fanny Gibert
2016	5 et 6 mars	Toulouse	Pascal Gagneux	Clémentine Kaiser
2017	4 et 5 mars	La Baconnière	Alban Levier	Fanny Gibert
2018	3 et 4 mars	Massy	?	?

Infos pratiques

Accès:

Gymnase de la Poterne, impasse des Migneaux (quartier de Massy-Villaine)
91300 MASSY

– tel gymnase : 01 69 53 02 86
– 12 minutes à pied de la gare de Massy-Palaiseau (RER B, RER C, TGV)
– 10 minutes à pied de la gare de Massy-Verrières (RER B)
– Bus : 119 arrêt lycée Fustel de Coulanges

PG couvre l’événement !

Bien sûr, si vous ne pouvez pas vous rendre sur place pour suivre la compétition, c’est sur Planetgrimpe qu’il faudra vous connecter ! En effet, comme chaque année, l’équipe de PG couvre ces Championnats de France. Au programme: toutes les infos en direct de Massy, les résultats de chaque tour, des résumés, des vidéos, des photos, la retransmission des lives en direct pour la journée de dimanche… La total !

Alors à très vite sur PG.

Qui mieux que Nicolas Pelorson pour nous parler de serrage d’arquées ?

Le jeune membre de l’équipe de France ne cache pas son amour pour les petites prises. Rajouter le pouce sur l’index ? Il adore !

Alors quand Pulsaventure part à sa rencontre pour tout apprendre des secrets de Nicolas Pelorson en la matière, c’est avec plaisir que celui-ci nous explique comment tenir de petites prises.

• Une leçon audio de moins de dix minutes, à écouter ci-dessous:

Pour réécouter l’épisode 1, réalisé avec Jérémy Bonder sur la pose de pieds, c’est ici:

Le 05 Mars 2017, Alban Levier remportait pour la première fois le titre de Champion de France de bloc seniors.

Un an après cette victoire, le jeune français est prêt à remettre son titre en jeu, lors des championnats nationaux qui auront lieu ce week-end à Massy. Planetgrimpe est allé à sa rencontre pour en savoir un peu plus sur sa façon d’appréhender l’événement, à J-4 du lancement.

Dans quel état d’esprit es-tu à quelques jours seulement des Championnats de France 2018 ?

Je me sens plutôt bien mentalement et physiquement. Néanmoins, j’appréhende un peu la tendance actuelle d’ouverture, souvent orientée skate, dynamique, pif-paf… Même si j’aime bien ce style, on sait qu’il est facile de lâcher des essais et de dégringoler rapidement dans le classement.

Par rapport à l’année dernière, te sens-tu plus en forme ?

Le fait de grimper davantage dehors m’a sûrement fait évoluer sur l’aspect mental. Peut-être un peu plus relâché et joueur. On verra bien si j’arrive à le mettre en place ce week-end.

Côté physique, j’ai pas mal travaillé les doigts en extérieur, ce qui n’était pas mon style de prédilection. J’aime toujours autant les bases physiques alors… 😉

Tu sembles avoir troqué les séances d’affûtage en salle pour profiter de la collante du moment à Bleau. Comment gères-tu ce rapport entre l’entraînement/les compétitions et la grimpe outdoor ?

Cette année j’ai pris pas mal de recul par rapport à l’entraînement et aux compétitions. Ça m’a fait un grand bien. Je pense donc que la gestion de cet ensemble s’est faite plus ou moins toute seule.

J’essaye de revenir aux fondamentaux : Motivé -> Grimpe et inversement: Fatigué -> Repos
Je vais évidemment faire en sorte de ne pas arriver fatigué sur les échéances à venir.

Qui te fait le plus peur cette année sur ces Championnats de France ?

Si j’aime la grimpe c’est parce que ce n’est pas un sport d’opposition. Du coup, je ne pense pas vraiment aux autres pendant les circuits. Et comme d’habitude, tous les meilleurs français seront présents. Qu’ils se soient orientés autour du combiné, de la diff ou du bloc, on sait bien que ça reste de l’escalade et le jour J tout peut arriver.

La saison internationale 2017 ne s’était pas vraiment déroulée comme tu l’espérais… Est-ce que cela a remis en cause certaines choses ? Comment abordes-tu cette nouvelle saison ?

En effet, je commençais peut-être à saturer un peu : un peu moins motivé et avec des objectifs un peu flous. Comme évoquer plus haut, je cherche aujourd’hui à grimper avec une vraie motivation ! Le plaisir devient essentiel. Je trouve que c’est comme à l’école. On progresse et apprend mieux quand on aime ce que l’on fait.

© Eddie Fowke

Cette nouvelle saison est donc un bon retour à la case départ. Je n’ai pas encore réfléchi à la suite de celle-ci : Il faut déjà se sélectionner pour les premières coupes du Monde.

Un petit mot à tes concurrents ? 😉

Tant qu’ils ne crachent pas sur les prises avant que je passe, je leur dis un gros « MERDE ! »

Ça y est, Daniel Woods fait maintenant partie du club des grimpeurs de 9b !

On parle bien de Daniel Woods, le bloqueur américain de 28 ans. Plutôt habitué à croiter les 8C bloc à travers le monde, il a cette fois-ci jeté son dévolu dans « La Capella ». Ce 9b espagnol, libéré par Adam Ondra en 2011, n’avait encore jamais été répété depuis la récente ascension de Stefano Ghisolfi, mi-janvier.

En trip à Siurana, les deux bloqueurs Dave Graham et Daniel Woods ont décidé d’aller défier la gravité dans cette ligne de 15 mètres. Une voie qui leur correspond bien, puisqu’elle compile trois passages typés bloc, cotant respectivement 8A+, 8A+/B et 7C, sans repos entre les sections. Parmi la vingtaine de voies qu’il existe à travers le monde dans ce niveau, il s’agit bien du premier 9b typé bloc.

Finalement, après cinq jours de travail acharné, Daniel clippera la chaîne pour signer la deuxième répétition de cette voie, qui devient son premier 9b. Bloqueur dans l’âme, l’américain ne rechigne pas à enfiler un baudrier, lui qui compte maintenant 18 voies dans le neuvième degré.

Et quand on sait que Daniel a prévu de rester encore plus de deux mois et demi en Espgane, nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles croix !

Ce week-end, Adam Ondra était à Arco, pour présenter en personne « Silence », le film retraçant l’histoire du premier 9c du monde.

Et le tchèque ne se déplace jamais son sac de grimpe… Surtout lorsqu’il va dans la capitale mondiale de l’escalade. Profitant de conditions parfaites, Adam fait parler la poudre !

En un week-end, il cochera toutes les voies dures et les projets qu’il lui restait à Massone. Il signe la première répétition de « X-Large » 8c, qu’il propose à 8c+.

Puis, c’est l’émotion dans « Pure Dreaming », un 9a dont Adam signe la première ascension. Un 9a ? Non, son centième 9a ! Hé oui, son carnet de croix est maintenant rempli de 157 voies dans le neuvième degré, dont cent 9a.

Pour couronner le tout, il réalise la première ascension de la connexion entre la célèbre « Underground » et « Pure Dreaming », qu’il cote 9a+.

La présentation de son 9c, puis l’enchaînement d’un 8c+, d’un 9a, et d’un 9a+… Il n’y a qu’Adam Ondra pour passer ce genre de week-end !

Jakob Schubert est considéré comme l’un des meilleurs falaisistes et compétiteurs du monde. Mais on oublie souvent que l’autrichien fait également partie des bloqueurs les plus performants du globe. Sa polyvalence est sa plus grande force, lui qui est un candidat sérieux à la médaille olympique en 2020.

Après avoir récemment flashé « Catalan witness the fitness » qu’il proposait de décoter à 8B+, Jakob vient d’enchaîner ultra rapidement un autre bloc extrême : « Dreamtime », considéré comme le premier 8C du monde. Ce bloc légendaire a été ouvert il y a près de vingt ans par Fred Nicole, à Ticino, en Suisse.

Depuis downgradé à 8B+, Jakob confirme la décote, ce qui n’enlève rien à la beauté de la ligne : « C’est un magnifique bloc. Je suis vraiment content d’avoir enchaîné ce monument de l’histoire qu’est ce bloc légendaire. »

Enchaîner un 8C bloc, c’est déjà fort… Le faire en moins d’une heure c’est encore plus fort. Mais alors, enchaîner un 8C bloc en moins d’une heure, puis directement après un 8B+ en moins de vingt minutes… C’est très très fort !

C’est l’incroyable performance qu’a réalisée Nomura Shinichiro. Une incroyable performance pour une incroyable histoire… En effet, plutôt habitué à participer à des compétitions (le jeune japonais a par exemple fait un top 15 cette saison en Coupe du Monde, et décroché l’argent aux Championnats du Monde jeunes il y a quelque temps), Nomura découvre l’escalade en extérieur en Décembre dernier seulement.

Immédiatement, c’est la révélation ! Il enchaîne directement deux 8C bloc tout de suite en débutant. Jamais un grimpeur n’avait réalisé des blocs si durs après si peu de temps passé dehors.

Hier, le jeune Shinichiro a frappé encore plus fort. Moins d’une heure après avoir découvert « Orochi », il était au sommet de ce 8C ouvert par Dai Koyamada il y a plus de douze ans. Et pour confirmer son excellente forme du moment, il se rend tout de suite après dans « Ginga », un 8B+ qu’il enchaînera également ultra rapidement, lors de son troisième run dans le bloc !

Grimper sur le rocher est quelque chose de tout nouveau pour moi, ça ne fait que commencer. J’aimerais continuer dans cette direction et engranger encore plus d’expérience en 2018. Mais je reste tout de même attiré par la compétition, et j’aimerais prendre part aux Championnats du Monde à Innsbruck, sous les couleurs du maillot japonais.

Ma façon de m’entraîner est plutôt simple. Je grimpe dans la salle que tient Dai Koyamada. Je cherche à savoir si je suis en équilibre : comment je me sens dans mes mouvements, est-ce que je bouge dans la bonne direction, est-ce que tout est bien stable…

J’ai une voie là-bas, toujours la même, dans laquelle je grimpe tout le temps pour vérifier mon état de forme. En plus de tout cela, je sors de ma zone de confort, en allant dans des voies plus dures, afin d’identifier mes points faibles. Puis j’essaye de les corriger, de m’améliorer et de faire de ces points faibles des points forts. »

Ça y est… Adam Ondra regagne son pays natal, après être resté plus de deux semaines en France. Deux semaines parmi lesquels le prodige tchèque aura fait trembler le rocher de St Léger, avec entre autres la réalisation du premier 9a+ flash de l’Histoire de l’escalade et la première ascension du troisième 9b français.

Mais avant de partir, Adam a voulu frapper fort une dernière fois. Il réalise une dernière journée sensationnelle, durant laquelle il enchaînera un volume de voies dans le huitième degré assez impressionnant.

Voyez plutôt par vous-même:

• « Panique au poulailler » 8a à vue
• « Ousama » 8b+ (il tombe à vue à moins d’un mètre du relais)
• « La Hyene » 8b+ à vue
• « Les Abdominables » 8b au premier essai (il zippe d’un trou mouillé lors de son run à vue)
• « Les Intermutants du Spectacle » 8b+ à vue
• « Chipolatas et Jacuzzi » 8b+ à vue
• « Diagonale du Duboc » 8b/b+ quasiment à vue (la fin est la même que « Chipolatas et Jacuzzi »)
• « Foetus trou du cus » 8b/b+ à vue

Huit voies dans le huitième degré, dont cinq à vue ! Tout cela en l’espace de quelques heures à peine, juste avant de reprendre la route pour chez lui… En voilà une belle manière de terminer un trip.

On vous rappelle que vendredi 23/02, le film « Silence » sur la premier 9c du monde sera pour la première fois diffusé en direct et à suivre depuis Planetgrimpe !

La FFME vient de publier la première version du calendrier prévisionnel des compétitions nationales pour la saison 2018-2019.

Nouveau: un Championnat de France du combiné !

Pas de changement dans la programmation des périodes des différents Championnats de France, mais on peut noter l’apparition d’un nouveau Championnat : celui de l’épreuve du combiné.

Etant donné le format de cette épreuve (20 participants dans chaque catégorie), seuls les meilleurs grimpeurs et grimpeuses nationaux pourront y participer. Le détail du mode de sélection sera publié ultérieurement mais ne passera en aucun cas par des Championnats régionaux.

Des Coupes des France plus « aérées »

Du côté du circuit des Coupes de France, et notamment pour le bloc, dans la mesure du possible, les épreuves jeunes seront séparées des épreuves senior.
Ceci afin d’offrir à tous les compétiteurs des conditions de compétition plus confortables et plus équitables où chacun et chacune pourra évoluer sereinement dans un environnement plus propice à la performance.

Le calendrier:

La news fait le tour du monde. En cette fin d’après-midi, ce samedi 10 Février 2018, un nouveau chapitre s’écrit dans l’Histoire de l’escalade. Une fois encore, c’est Adam Ondra qui en est l’auteur. Tout le monde le sait en trip à St-Léger, en France. Alors qu’est-ce que le tchèque a bien pu faire cette fois-ci ? Cinq mois plus tôt, il venait à bout de « Silence », le premier 9c du monde.

Samedi dernier, Adam faisait sensation en enchaînant le premier 9a+ flash de l’Histoire. Oui, c’est la toute première fois qu’une voie d’un niveau si élevé était enchaînée lors du tout premier run, en connaissant seulement les méthodes pour en venir à bout.

La voie

C’est dans « Super Crackinette » qu’Adam Ondra a réussi cet exploit hors normes. « Super Crackinette », c’est une voie d’une vingtaine de mètres, complètement à l’opposé de « Silence ». On oublie les coincements de genou et les mouvements la tête à l’envers, et on passe à un style old-school, de la rési pure, pas de repos, et de petites arquées qui imposent une escalade très intense.

Si intense que cette voie n’a connu qu’une seule ascension et non des moindres. Celle de l’allemand Alex Megos, qui signait la première ascension de cette voie, après trois jours d’efforts et de travail, en octobre 2015.

Cette voie est en fait un départ direct de « Crackinette », un 8c ouvert par Laurent Triay et enchaîné pour la première fois par Gérôme Pouvreau. Mais, au pied de la voie, le falaisiste français Quentin Chastagnier imagine  un départ direct dans le dévers. « Super Crackinette », 9a+, était née.

Comment aurait-on pu penser que quelques années plus tard, Adam Ondra allait flasher cette voie ?

Pour revenir sur cette énorme performance qui mieux que l’intéressé lui-même pour en parler ?

Adam Ondra nous raconte les moindres détails de cette nouvelle page de l’Histoire en personne…

© Bernardo Gimenez

Adam, d’où t’es venue cette idée folle de flasher un 9a+ ?

Si vous voulez vraiment tout savoir, cela fait maintenant 10 ans que j’avais cette idée derrière la tête. En fait, tout a commencé, en 2008, la première fois que j’ai vu « Biographie » à Céüse. Déjà à l’époque, je voulais essayer cette voie mythique. Mais je me suis finalement dit qu’il serait plus judicieux de ne pas se précipiter, et de la laisser de côté pour tenter de l’enchaîner flash. À l’époque, ça paraissait carrément ridicule !

C’est en 2012 que j’ai tenté de le faire. Et c’est à ce moment-là que je me suis dit que ce n’était pas si ridicule que cela. En effet, j’avais bien grimpé jusqu’au crux, mais à la fin j’étais complètement daubé. Je n’étais pas assez fort à l’époque pour flasher une voie d’un tel niveau.

Puis s’en est suivie une longue période où je suis tombé à court de 9a+ à essayer flash. Il n’y a pas tant de 9a+ qui se prêtent à un enchaînement flash. J’avais essayé « Selección Anal » à Santa Linya en 2014. J’étais à deux doigts de la flasher. Mais avec un peu de recul maintenant, je suis content de ne pas l’avoir flashé, parce que je ne pense pas que ce soit un vrai 9a+ de référence. On va dire que c’est un 9a+ « light », ou alors un 9a très dur.

Et depuis, je n’ai pas eu de déclic pour trouver le 9a+ parfait à enchaîner flash… Jusqu’en 2015. Quand j’ai libéré C.R.S, 9b à Mollans, je suis également allé faire un tour à St Léger. C’est la première fois que j’ai vu « Super Crackinette ». À l’époque, cette voie était encore à l’état de projet, elle n’avait jamais été enchaînée. Une magnifique ligne, entièrement sur des prises naturelles… La voie parfaite pour un 9a+ flash !

« Super Crackinette » était donc ton principal objectif en venant à St Léger cette année ?

Clairement oui ! Je m’étais entraîné chez moi pour l’enchaînement de cette voie. Intrinsèquement, les mouvements ne sont pas très durs, mais ce qui fait la difficulté de cette voie, c’est son intensité. « Super Crackinette » c’est une voie ultra-rési. La principale difficulté, c’est de pouvoir enchaîner tous les mouvements sans pouvoir se reposer. Il est même très difficile de reprendre de la magnésie ou de clipper. Tu dois juste avancer, respirer, et te battre contre tes doigts qui ne veulent plus s’ouvrir pour serrer les prises suivantes.

Comment t’es-tu préparé pour l’ascension flash de cette voie ?

Je suis arrivé à St Léger deux semaines avant. Malheureusement, la quasi totalité de la falaise était trempée. La seule voie sèche c’était « Super Crackinette ». J’aurais pu tenter l’enchaînement le premier jour, mais je voulais d’abord me familiariser avec le rocher et le style local.

Du coup, j’ai essayé d’autre 9a+, qui étaient plus ou moins mouillés, mais même après quelques jours d’effort, j’ai échoué. Essayer ces voies avec des prises humides s’est avéré être une mauvaise idée. J’ai commencé à douter… « Peut-être devrais-je attendre l’année prochaine pour tenter le flash de « Super Crackinette ? », « Suis-je assez fort ? »… J’ai commencé à me poser plein de questions. Mais finalement, tout cela s’est transformé en un énorme combat mental.

Je savais également que le plus important dans cette voie si intense allait être le rythme. Pour cela, Quentin Chastagnier, l’équipeur de cette version directe, est venu spécialement pour moi et m’a donné toutes les méthodes. Toutes ! Je lui ai posé tout un tas de questions. Je voulais connaître chaque forme de prise, si c’était une arquée plutôt plate ou crochetante, chaque emplacement de chaque prise de pieds. Je réfléchissais à chaque endroit où délayer, avec quelle prise clipper, dans quelle position… Sans avoir jamais touché une prise auparavant, je connaissais la voie par coeur.

Je l’ai visualisé, encore et encore, mentalement, les yeux fermés, ou encore en mimant les mouvements. J’ai assuré Quentin deux fois dans la voie le matin même. L’idée était que je fasse mon run en fin d’après-midi. J’ai appelé mon photographe Bernardo Gimenez. Tout était prêt.

Mentalement, dans quel état d’esprit étais-tu juste avant de te lancer ?

Honnêtement ? J’avais plus la pression qu’en finale des Championnats du Monde à Paris ! Je ressentais une pression énorme. Je manquais de confiance en moi à cause de mes précédents échecs dans les 9a+ du coin. J’avais pris deux jours de repos, à l’échauffement je me sentais bien, mais je ne savais pas trop à quoi m’attendre. En fait j’avais un mélange de pleins d’émotions. Je repensais à tous mes entraînements chez moi où j’étais fort, au fait que j’attendais ce flash depuis super longtemps, j’étais excité, impatient… bref tout se bousculait dans ma tête, jusqu’au moment où j’ai commencé à grimper. Là je suis rentré dans le flow.

© Bernardo Gimenez

Justement, comment s’est déroulée ta grimpe ?

C’était absolument incroyable ! J’étais dans cet état de flow. Un état qui ne se commande pas, mais quand il arrive, c’est juste énorme. C’est comme si quelqu’un grimpait à ma place. Dans le début de la voie, les mouvements me semblaient faciles, j’avais l’impression de ne pas forcer. J’ai passé le premier crux aisément, ça m’a donné confiance et ça m’a vraiment motivé pour la suite. Et malgré le fait qu’il y a peu d’endroits pour souffler et délayer, je n’étais pas du tout fatigué !

J’ai été surpris en arrivant au mouvement 22. Il y a deux trous dans lesquels je pensais pouvoir me reposer… Finalement ça a été tout l’inverse et cet endroit de la voie a été le pire pour moi ! En fait Quentin a des plus petits doigts que moi, et j’avais du mal à enfoncer mes doigts au fond de ces prises.

Cette petite péripétie m’a en quelque sorte sortie de ma zone de confort. Car ensuite, il y a une dernière section dure et j’ai eu peur de ne plus avoir l’énergie nécessaire pour serrer la dernière arquée. Mais j’ai débranché mon cerveau, et physiquement, j’ai forcé pour tenir cette prise. Plus rien ne pouvait m’arrêter jusqu’au sommet. J’ai clippé la chaîne et cette fois-ci je n’ai pas été plongé dans le silence. J’ai exulté ! Je venais de réaliser l’une des choses dont je suis le plus fier dans ma carrière de grimpeur ! Enchaîner un 9a+ flash.

Maintenant que tu as enchaîné cette voie, que penses-tu de la cotation ? Est-ce bien un 9a+ ?

Oui, je pense qu’il s’agit bien d’un 9a+. Même d’un 9a+ difficile. C’est dur, et jusqu’à maintenant, seul Alex Megos en était venu à bout. Il avait déclaré 9a+ lui aussi. D’autres grands grimpeurs se sont d’ailleurs frottés à cette voie comme Seb Bouin, Quentin Chastagnier, ou encore Cédric Lachat et ils sont tous d’accord pour dire que c’est 9a+.

Quels sont tes projets maintenant ?

Cette année, mon objectif principal était de flasher un 9a+. Peut-être qu’un jour je serai capable d’enchaîner un 9a+ à vue, mais pour ça, il faut que je devienne meilleur. Maintenant, je vais donc me déplacer dans différents endroits, et essayer d’enchaîner des voies dures assez rapidement. Pas de gros projets comme « Silence », mais des 9b et 9b+ que j’aimerais bien enchaîner en peu de temps.

Et bien sûr, il y a les Championnats du Monde à Innsbruck en Septembre… Et je compte bien arriver en forme !

Ton ascension de « Super Crackinette » a donc été filmée. Quand pourrons-nous voir le film ?

Oui, l’ascension complète a été filmée pour la prochaine édition du Reel Rock, qui sortira en décembre 2018… En attendant, dans une semaine sortira le film sur « Silence ». La grande première aura lieu à Arco en Italie, et l’intégralité de la soirée sera à vivre en direct grâce à un live streaming. Le film sera d’ailleurs à visionner en direct à travers ce live. Ensuite, il sera accessible directement sur Youtube.