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Interview de fin de saison avec Julia Chanourdie

– Salut Julia, comme chaque année, nous allons à la rencontre des grimpeuses et grimpeurs de la planète pour refaire l’année! Te concernant, si tu devais garder un seul souvenir cette année ce serait lequel?
– Alors si je devais garder un seul souvenir cette année, ce serait surement ma 3ème place aux championnats du monde jeune de diff au Canada. Cette compète était super, le mur donnait trop envie, les voies étaient classes (surtout la voie de finale que j’ai adoré), et puis même en dehors de la compète, l’ambiance dans l’équipe de France était top, les conditions idéales et aussi le fait de partir pour la première fois sur le continent américain !

– On t’a croisé sur les différentes compétitions avec plus de maturité, et une meilleure gestion de ton stress, tu as travaillé la dessus cette année?
– J’ai effectivement réussi à mieux gérer mon stress cette année. Ma préparatrice mentale m’a beaucoup aidée, même si je l’ai vue peu de fois ça me faisait toujours du bien et j’ai réussi à avoir bien plus confiance en moi. Je pense avoir évolué psychologiquement ; en effet, je parviens enfin à relativiser sur mes « échecs ». J’ai également rencontré de nouvelles personnes qui m’ont permis d’atteindre d’autres objectifs. Je pense ici à ma nouvelle place dans l’association A Chacun Son Everest. Cette dernière a pour but d’ aider les enfants atteints du cancer à guérir « mieux ». Je n’ai malheureusement pas pu participer à leurs stages… Mais la veille des championnats d’Europe sénior de diff à Chamonix je suis passée voir l’équipe de l’association ainsi que les enfants qui étaient présents (car leur résidence se trouve à Chamonix). Ça m’a fait plaisir, j’ai pu attaquer la compète sereinement, et ce qui m’a fait encore plus plaisir, c’est qu’ils sont tous venus m’encourager pour mes qualifications ! Donc c’est aussi grâce à ces personnes que je vois les choses différemment et bien plus positivement qu’avant.
 
– Quels étaient tes objectifs cette saison? les as-tu atteint? Et pour l’année prochaine, tu vises quoi?
– Je ne me suis pas fixée d’objectifs cette année, je savais quand avaient lieu les compètes importantes, j’ai abordé chaque compétition l’une après l’autre, en me donnant à fond à chaque fois. Je compte aborder les compétitions de la même façon l’année prochaine.

– Tu fais partie des grimpeuses à faire pas mal de falaise à côté des compétition, qu’est ce que ça t’apporte?
– La falaise m’apporte beaucoup de choses, déjà c’est le plaisir de pouvoir grimper en pleine nature, c’est vrai on a la chance de faire un sport qui se pratique en compétition et en extérieur sur des falaises alors autant en profiter ! Je me sens libérée en falaise, bien plus qu’en mur artificiel. En plus de ça, on découvre des mouvements différents de ceux qui nous sont proposés en compétition. Et puis je trouve surtout que l’enchaînement d’une voie après travail est un plaisir partagé, je vais pouvoir me mettre un nouveau projet, mais en attendant on va faire péter le champagne !

– D’ailleurs, peux-tu nous dire quelques mots sur ta dernière grosse croix en Espagne?
– Alors ma dernière croix est Aitzol, un 8c à Margalef. Je pense que cette voie vaut son 8c car la section du milieu est vraiment dure et elle attaque par un gros pas de bloc où il faut dynamiser sur un trou en arqué dans un bon dévers, suivi d’une grosse rési jusqu’en haut ! Après j’ai aussi trouvé que cette voie était moins dure que mes deux premiers 8c (Haute-Savoie, Savoie), c’est pour ça que je dis que c’est un petit 8c. La ligne est vraiment super classe sur du rocher orange, la première partie n’est pas très difficile quand on est callé mais dès que ça attaque, faut pas trainer !

– Tu commences à tâter quelques coupes du monde également, à quand ta première finale?
– Oui j’ai fait quelques coupes du monde, et je progresse un peu plus à chaque fois, je commence à prendre un peu plus d’expérience. Mon objectif est d’atteindre la finale dès la première étape cette année, ça va être difficile car il y a beaucoup de niveau mais je pense en être capable.

– Tu t’es blessée récemment, tu peux nous en dire plus?
– C’est en revenant de mon séjour à Rodellar fin août que je me suis blessée à l’épaule, j’ai trop forcé durant un entraînement sur mon pan et je me suis fait une tendinite. J’ai quand même pu participer à la coupe d’Europe jeune de diff à Stavanger en Norvège, mais je me suis arrêtée pendant trois semaines juste après la compète. Je pense que j’avais besoin de repos et ces semaines m’ont fait du bien. Cette blessure est arrivée au bon moment puisque les gros événements étaient passés donc ça ne tombait pas trop mal.

– Et pour finir la traditionnelle carte blanche, si tu as quelque chose à ajouter, ou un sujet à aborder, c’est le moment!
– Alors pour finir j’aimerais remercier tous ceux qui me soutiennent et qui croient en moi, toute ma famille et mes amis qui me motivent et me mettent en confiance. Je remercie tous mes sponsors : Team Rhône Alpes, Beal, Planetgrimpe, Petzl, LaSportiva, Climb on, Bloc Trotters qui m’aident à avancer et pouvoir continuer ma passion à fond, l’association A Chacun son Everest qui m’a apporté beaucoup jusque-là et je pense que ça va durer ma préparatrice mentale qui trouve les mots justes. Et je remercie surtout mon papa qui est le meilleur entraîneur du monde parce que sans lui je n’aurais pas écrit tout ça.

Publié le : 27 novembre 2013 par Charles Loury

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