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Interview/Portrait: Auriane Favrin

– On commence par le commencement? Présente toi en quelques mots!
– Tout d’abord, je m’appelle Auriane, j’ai 14 ans et je suis en seconde. J’habite dans le sud de la France, à Claira, près de Perpignan. En plus de l’escalade, je pratiquais la danse. Et l’été, je fais de la plongée sous-marine occasionnellement.

– Quand et comment as-tu été contaminé par le virus de la grimpe?
– Mes parents pratiquant l’escalade depuis leur jeunesse soit en salle, soit à l’extérieur, ils m’ont donné le virus depuis mon plus jeune âge. Dès l’âge de 5/6 ans, je les suivais partout, et c’est donc tout naturellement que je me suis inscrite au club d’escalade Deversud. Et depuis ce temps-là, l’escalade fait parti de mon quotidien!

– Aujourd’hui, tu fais pas mal de compétition, quel plaisir y trouves-tu?
– Effectivement, je fais pas mal de compétitions depuis 2/3 ans, et à chaque fois j’y trouve toujours le même plaisir.  C’est-à-dire, le surpassement de soi-même, la combativité, la compétitivité avec les autres concurrentes, mais surtout le plaisir de se retrouver sur chaque compétition. L’amitié est importante, car malgré le fait que nous soyons en concurrence, et qu’il y ait donc une gagnante et des perdantes, nous sommes toujours amies.

– Et la falaise dans tout ça?
– La falaise occupe une grande partie de mon entraînement, puisqu’elle me permet d’aller au-delà de moi-même, tout en me faisant plaisir.  La falaise, contrairement à la salle où toutes les voies sont tracées, m’oblige à chercher les méthodes. Lors des périodes de compétitions, la falaise m’aide à me réajuster techniquement. Grimper en falaise implique beaucoup de déplacements dans différents secteurs en France, comme à l’étranger (Kalymnos, Margalef, Siurana…). Au cours de ces voyages, je rencontre de nombreux grimpeurs, avec qui j’échange parfois des méthodes pour les voies dures, ce qui est plutôt sympathique.

– En parlant de falaise, tu nous fais une petite liste de tes plus belles croix?
– Parmi mes plus belles croix, je peux citer :

  •       8a Les ambitions frénétiques à Rue des Masques
  •       8a Gandhi à Fauzan
  •       8a A corps et à cris dans le Caune de l’Arago (Tautavel)
  •       8a/+ à Samarkanda & del Mig, Coll de Nargo

     
– As-tu un entraînement spécifique ou ton entraînement se résume-t-il juste à grimper?
– Quand on fait des compétitions à un certain niveau, celles-ci nécessitent un plan d’entrainement bien spécifique. Une partie de mon entrainement est consacrée à la force, une autre à la Préparation Physique Générale, et encore une autre à la résistance. Ces différentes périodes sont calées en début d’année par rapport aux dates de compétitions, suivant les objectifs, fixés eux aussi en début d’année.

– Travailles-tu uniquement le physique et la technique, ou fais-tu aussi un peu de préparation mentale ? 
A vrai dire, je travaille beaucoup physiquement et techniquement, mais je ne fais pas spécialement de préparation mentale.

– Quels sont tes points forts et tes points faibles ?
Du côté des points forts, je peux dire que je suis plutôt technique, et je tiens pas mal les arquées. Quant aux points faibles, les jetés ne sont pas vraiment ma tasse de thé !

– A quoi ressemble une journée d’Auriane Favrin ? 
Tout d’abord, je me lève à 6h30, je pars à 7h30 pour le lycée où je commence les cours à 8h. J’ai donc cours de 8h à 12h, j’ai 1h pour manger et je reprends à 13h pour terminer enfin à 18h. Arrivée chez moi, je reprends des forces et ensuite, place à l’entraînement jusqu’à 20h30/21h, douche, dîner et quelques devoirs, pour finalement aller me coucher vers 22h/22h30.

– Ton meilleur souvenir en 2012 ? 
Mon meilleur souvenir de l’année 2012 était à la coupe d’Europe de Voiron début juin. Je passe dans mes deux voies de qualif, avec une première voie où je monte assez haut, et une deuxième voie où je fais un peu n’importe quoi, et tombe assez bas par rapport aux autres filles. Je fais donc des qualifs moyennes. Mais mon objectif sur cette compet était de rentrer en finale. Et lors de l’annonce des finalistes, je passe juste (10ème) ! Je suis donc très contente, puisque je vais pouvoir participer à ma première finale au niveau international!

– La pire chose qu’il te soit arrivé en compétition ou en falaise ? 
C’était en falaise à Margalef, pendant les vacances de Noël. J’étais à mon 1er essai de la journée dans un 7c+ après travail au secteur « Raco de los Espadelles » ; j’enchaîne les pas durs jusqu’à la fin, et trois mouvs avant le relais, il y avait un mouv un peu bizarre, mes pieds étaient un peu bas, j’étais un peu morte, un peu trop d’hésitation, et là je tombe bien dégoutée de lâcher si près du but.

– A notre époque, nous avions tous des légendes vivantes qui nous inspiraient (Patrick Edlinger, François Legrand, Yuji Hirayama, etc.), as-tu un grimpeur ou une grimpeuse qui t’inspire toi?
– Je n’ai pas de grimpeurs attitrés, mais j’aime beaucoup la façon dont grimpe Sean Mcoll, c’est un grimpeur assez polyvalent, et très fluide.

– Quels sont tes objectifs à moyen et long terme?
– Concernant mes objectifs à moyen terme, je souhaiterais participer aux compétitions internationales en diff, et en bloc. Et à long terme, me préparer pour la catégorie Sénior.

– Plutôt bloc ou diff?
– Je suis plutôt centrée sur la diff puisque je la préfère à la pratique du bloc. Mais il faut tout de même que je fasse du bloc pour progresser en diff, ce qui est important pour moi.

– Arquée ou plat?
– Je préfère largement les arquées aux plats, plus facile à tenir pour moi !

– Lasportiva ou FiveTen?
– J’opte pour La Sportiva ; je ne grimpe qu’avec cette marque, et ne suis pas prête de changer !

– Un dernier mot à ajouter ?
– Merci à mon coach et à mes parents qui me soutiennent !

Publié le : 29 mars 2013 par Charles Loury

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